samedi 29 décembre 2012

«L'aube chassant la nuit, Schéhérazade interrompit là son conte...»




Paris sous le charme des Mille et Une Nuits









Schéhérazade raconte au sultan une aventure des Mille et Une Nuits par Paul-Émile Destouches.




Par,Véronique Prat


A l'Institut du monde arabe, une fastueuse exposition donne à voir et à admirer plus de 300 oeuvres que ces contes ont inspiré dans tous les domaines de l'art. Voyage en Orient.


«L'aube chassant la nuit, Schéhérazade interrompit là son conte...» Tout commence avec l'amertume d'un roi trompé par les femmes et qui décide de ne plus jamais s'y fier. Il prendra donc chaque soir une nouvelle épouse qu'il fera exécuter au matin. Mais, face au sultan, survient la belle et frêle Schéhérazade qui va arrêter le temps par un poème sans fin: nuit après nuit, elle va conter au roi un récit qu'elle laissera inachevé. «Cette histoire est assurément très surprenante, dit le sultan, je suis désireux d'en entendre la suite.» Ainsi, la jeune femme parvint à tenir en haleine la curiosité du seigneur durant mille et une nuits... Ces mots font jaillir un flot d'images, ils sont un long voyage vers des pays qui ont pour nom l'Inde, la Chine, l'Asie centrale, la Perse, l'Irak, la Syrie, l'Egypte... Ils s'accompagnent de découvertes étonnantes: les cités sous-marines des peuples de la mer, des voyages aériens en compagnie de génies au plus haut du ciel, des mondes souterrains qui cachent des richesses et le retour sur notre planète Terre auprès de Schéhérazade.

 Histoire de la princesse Boudour  (détail) par François-Louis Schmed.
Histoire de la princesse Boudour (détail) par François-Louis Schmed.

Mais pourquoi Les Mille et Une Nuits connaissent-elles un tel engouement? Le livre n'a jamais occupé une place distinguée dans la littérature orientale ; il est incapable, par le style dans lequel il est écrit, de prendre rang parmi les modèles de l'éloquence ; il n'offre aucun but moral ou philosophique. Et pourtant, contant uniquement pour le plaisir de conter, il lui a suffi de peu de temps pour remplir l'Europe de sa renommée. Quel est en effet le livre qui a été traduit dans le plus grand nombre de langues, qui est le seul dont s'est amusée notre enfance et qui, dans un âge plus avancé et plus sérieux, nous offre encore un délassement et un remède contre l'ennui? Bien sûr, il y a la grave et sentencieuse sagesse des livres sacrés de la Chine, les chants sublimes d'Homère, les profondes méditations de Platon. Mais Les Mille et Une Nuits, qui n'ont pas eu moins de lecteurs, se sont imposées sans produire la moindre révolution, sans faire couler le sang, sans opposer secte contre secte, nation contre nation.On sait que l'Orient fut le berceau et la source de ces contes qui ont rempli le monde, mais il reste beaucoup de zones d'ombre. Mentionné pour la première fois au Xe siècle, le recueil anonyme, écrit en arabe, s'est édifié sur un substrat indo-persan, enrichi de deux strates successives, le cycle de Bagdad et les récits égyptiens. Dans les premiers contes, aux noms d'origine persane ou indienne, le merveilleux occupe une place importante. Ce recueil original est sans doute le fruit de plusieurs contes oraux qui auraient circulé d'une contrée à l'autre du monde antique avant d'être regroupés dans un même recueil. La deuxième série de contes se signale par les nombreuses références historiques liées au calife Harun al-Rachid et à la vie de la cour abbasside avec ses palais et ses intrigues, l'activité de la ville avec ses marchés, ses ports et ses lieux mal famés. La troisième série, se déroulant en Egypte mamelouke et ottomane, accorde une grande importance à la mythologie et à la magie. Mais à chaque étape, les conteurs, les scripteurs et les copistes se sont permis des digressions et la forme stable et définitive des Nuits n'apparaît qu'au XIIIe ou XIVe siècle. Cette littérature née de la culture populaire fut regardée comme un genre mineur par l'élite raffinée.

 La Collectionneuse de bagues  par Léon Carré
La Collectionneuse de baguespar Léon Carré Crédits photo : Nabil Boutros

Ni les premières versions manuscrites connues ni les nombreuses copies et traductions effectuées par la suite ne sont illustrées. L'image n'accompagnera Les Mille et Une Nuits qu'au cours du XIXe siècle: ce seront alors des illustrations européennes.Dans le monde occidental, en effet, les Nuits suscitent un incroyable engouement dès leur traduction. La première, qui est française, se fait sous la plume d'Antoine Galland, un bibliothécaire de Caen qui a beaucoup voyagé en Orient. Entre 1704 et 1717, 12 volumes paraîtront, qui connaîtront aussitôt un immense succès qui gagnera toute l'Europe. Outre le manuscrit arabe qu'il a eu entre les mains, Galland avait traduit sous la dictée d'un moine syrien ; c'est grâce à cette récupération de la tradition orale que des personnages comme Aladin, Ali Baba et Sindbad deviennent célèbres. Galland va faire quelques «adaptations»: il supprime tout ce qui est érotique ou trivial et adapte le texte original aux moeurs de son siècle. Malgré cette censure, son oeuvre fut la première où le monde oriental apparaissait aux lecteurs du point de vue des Arabes eux-mêmes et non du point de vue d'étrangers comme les marchands, les pèlerins, les moines. Deux siècles après Galland, le Dr Joseph-Charles Mardrus, médecin né au Caire et brillant orientaliste qui fréquentait le salon de Mallarmé et l'avant-garde littéraire, publie sa traduction des Nuits. On est loin du travail de Galland. D'une facture très personnelle, érotisée par un imaginaire d'une sensualité exubérante, embellie par des descriptions de décors et de costumes fascinants, cette version du texte arabe enchante l'élite intellectuelle européenne. Après l'avoir lue, le couturier Paul Poiret organisera en 1911 une Mille et deuxième nuit où 300 invités, vêtus de «costumes empruntés aux contes orientaux», seront réunis dans un décor d'une richesse extravagante, avec profusion de tapis, de coussins, de fontaines, d'almées et d'esclaves. Coiffé d'un turban rutilant, Poiret le Magnifique accueillit la poétesse Lucie Delarue et son amante, la sulfureuse Natalie Clifford Barney. Proust, qui découvre alors les Nuits, s'enthousiasme pour cette gigantesque compilation. Dans La Recherche, le narrateur confie que «c'est en cachette, pour (lui) faire une surprise, que (sa) mère fit venir à la fois les Mille et Une Nuits de Galland et celles de Mardrus. Elle aurait bien voulu qu'(il) s'en tint à celles de Galland, tout en craignant de (l')influencer ; d'autre part elle ne devait pas juger d'après ce qui la choquait les lectures d'un jeune homme.» Partout, le texte de Mardrus déclenche la folie des Nuits.

          Un recueil de contes qui inspire aussi bien Picasso que Walt Disney


 L'Empereur moghol Muhammad Shah voyageant à dos d'éléphant , Inde, vers 1750
L'Empereur moghol Muhammad Shah voyageant à dos d'éléphant, Inde, vers 1750 Crédits photo : Pascal Faligot

L'exotisme apporté par le recueil ne se répandit pas seulement en littérature. Nourrissant les rêves et les fantasmes des Occidentaux sur l'Orient, il stimule l'imagination des peintres tel Gustave Doré qui illustre, en 1857, Les Aventures de Sindbad le marin. Avec ses oiseaux fabuleux, ses génies qui volent dans les cieux, ses femmes ailées, ses formules magiques, les Nuits font naître des milliers d'images. Tous les arts vont sacrifier à la passion des Mille et Une Nuits, du théâtre à la mode, de la musique au cinéma, de la peinture à l'opéra, de la photographie à la littérature, générant plus d'objets et d'illustrations qu'aucune autre création. Plus de 300 oeuvres actuellement exposées à l'Institut du monde arabe évoquent ces clichés, proches de l'Orient ou façonnés par l'Occident. Le peintre Jacques-Emile Blanche représentera Ida Rubinstein, qui incarnait Zobeide dans le ballet Schéhérazade, créé par les Ballets russes de Serge de Diaghilev en 1910 sur une chorégraphie de Michel Fokine et une musique de Rimski-Korsakov, qui confia qu'il avait voulu créer «un kaléidoscope d'images de contes de fées». Maurice Ravel, lui aussi subjugué par l'Orient, composera un cycle de mélodies d'une poésie magique. Le thème fut repris par des peintres aussi talentueux que Van Dongen, Edmond Dulac ou Chagall, que le merveilleux avait toujours inspiré. Le cinéma va s'en donner à coeur joie, pas seulement avec les dessins animés de Disney, mais aussi à Bollywood, qui exploite à l'infini le thème des Nuits avec scènes chantées et dansées dans des décors chamarrés et des costumes rutilants sur fond d'intrigues de palais, de trahisons et de scènes d'amour sirupeuses.Nikita Elisséeff affirmait qu'il était difficile, sinon impossible, de circonscrire les limites des Nuits, sans cesse modifiées, adaptées, remaniées, complétées. On peut y voir une fable morale, mais à la lecture de ces histoires enchâssées, l'objectif premier, d'ailleurs facilement atteint, est de se divertir. C'est sans doute Jorge Luis Borges qui a le mieux défini Les Mille et Une Nuits: un «livre de sable» éternellement recommencé, et à la lecture infinie.














Son ombre sur le mur !















« science de l’être en
tant qu’être»
Rien ne reste de nous; notre oeuvre est un problème .
L´homme, fantôme errant, passe sans laisser même
Son ombre sur le mur !



Photos, Francisco Rivero









La question majeure du 20 ème siècle...




sera la ligne de partage des couleurs 

W.E.B. Du Bois




 Suspension Bridge, Waco, Texas. EE.UU.







Je me survient de Jesse Washington 



Jesse Washington était un ouvrier agricole afro-américain qui fut lynché à Waco au Texas le 15 mai 1916. Washington retardé mental  avait 17 ans lorsqu'il fut accusé du viol et du meurtre de la femme de son employeur à Robinson dans le Texas.

Photos, Francisco Rivero












Generation WESTINGHOUSE. " Nouveau Lexique "



community involvement






Photos, Francisco Rivero












vendredi 28 décembre 2012

Asa Branca interpretado por Balaké Sissoko










" Asa Branca "pôs suas mãos,
Sobre a Kora*.
Tão limpa e tão clara é sua sonoridade que Luiz Gonzaga ficaria encantado com esse instrumento ancestral da Africa.
As notas em suas frases coloridas alegram o coração de todos.

Obrigado, Merci, Gracias ! Balaké Sissoko

*Kora : Harpa











Un tourbillon de photographes à Paris




Voici Paris, melting-pot photographique







Marianne Breslauer, Zirkus (détail), Berlin,1931.



 Par Valérie Duponchelle


Rendez-vous avec un tourbillon de photographes emplis de fougue et d'envie d'en découdre, venus d'Europe de l'Est ou d'Amérique dans la capitale française à partir des années 1920. Voici Paris, l'exposition du Centre Pompidou, pleine de découvertes, est juste superbe.



Paris - mieux qu'une ville musée -, un carrefour de la création, une halte encore paisible dans l'Europe instable et un objectif vers lequel tous les talents convergent. «Voici Paris raconte cette rencontre internationale des photographes venus de l'Est sous la pression de la précarité, du besoin d'expression, puis de la menace de la guerre: de Hongrie comme BrassaïAndré Kertész ou François Kollar, de Berlin, surtout après 1928-1929, comme Germaine Krull et Marianne Breslauer, ou des Pays-Bas comme Erwin Blumenfeld. Et de l'Ouest sous la morsure de la crise de 1929, notamment de New York comme Man Ray et Berenice Abbott. On ne peut pas parler d'école, mais plutôt de phénomène d'où a jailli une créativité intense», analyse Quentin Bajac, chef du cabinet de la photographie au Centre Pompidou qui signe, là, sa dernière exposition avant son départ pour le MoMA à New York.
Voici Paris pioche avec œil et gai savoir dans les 7000 tirages pionniers de la collection Christian Bouqueret que le Centre Pompidou a pu acquérir grâce au mécénat d'Yves Rocher (prix top-secret, selon les vœux du mécène). En seulement 300 tirages et cinq sections à la beauté flagrante qui mettent en perspective ces talents aventuriers et foisonnants, Voici Paris révèle autrement la ville des surréalistes et du Front populaire.
Plus de quarante ans après sa construction, la Tour Eiffel reste un emblème moderniste dans l'objectif de François Kollar. Né en Slovaquie en 1904, alors la Hongrie, arrivé en France en 1924, il commence par travailler comme ouvrier chez Renault, puis comme garçon au Café de la Paix. Courants porteurs? Incarnation de «l'œil nouveau», Germaine Krull associe, par sa composition en ligne de mire, modernité totale et vanité des siècles passés dans son Autoportrait avec Ikarette de 1925. Elle a le même focus sur la Tour Eiffel, ce totem parisien. Fille de parents allemands née en 1897 en Pologne, Germaine Krull résume par sa vie en thriller le destin de l'Europe d'avant-guerre. Venue à Munich en 1916, elle y fréquente la bohème et épouse en 1919 un anarchiste russe. Après l'assassinat de Kurt Eisner, secrétaire du Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne, elle est arrêtée, condamnée à mort, échappe in extremis à son exécution et s'enfuit à Berlin. Elle arrive à Paris en 1925 avec une approche «objective» de la photographie. Sa Tour Eiffel, 1927, traduit sa fascination pour l'architecture métallique. On l'a d'ailleurs surnommée «la Walkyrie de fer» ou «la Walkyrie de la pellicule».

          Une nouveauté radicale

Ces Parisiens d'adoption ont un regard direct sur la capitale et leurs photos montrent «l'homme des rues» avec une nouveauté radicale. André Steiner, né Andor en 1901 en Hongrie mais éduqué à Vienne, zoome sur les Pieds d'une passante à Versailles, en 1932, un an après avoir composé Le Cri, tirage expressionniste comme l'œuvre de Munch. Née à Berlin en 1909, arrivée à vingt ans à Paris, Marianne Breslauer y rencontre Man Ray, qui l'encourage dans sa voie. Sa vision de Paris est flâneuse et douce comme ses Quais de Seine, comme ses cafés où défilent les chapeaux melons et près desquels se déroulent les volutes du métro d'Hector Guimard (La Rotonde, 1930). La question sociale n'entrave pas son sens du beau (Zirkus, Berlin, 1931).
Défenseur, ami et spécialiste de photographes tels l'Allemand Otto Steinert, le Français Daniel Masclet joue de l'art de l'éclairage qu'il a appris en assistant le Baron de Meyer à Harper's Bazaar, de 1920 à 1925. Des pavés luisants de Brassaï aux enseignes de René-Jacques et René Zuber, Paris la nuit vante encore et toujours la vie et la sensualité. L'érotisme a bien sa place dans «l'œil nouveau» français. Il fouette les femmes pour vendre de la lingerie froufroutante, comme Roger Schall, «l'homme au Rolleiflex», en 1933. Ou pose un papillon sur le sein de la belle comme Lucien Lorelle, vingt ans plus tard.











Une machine à remonter le temps? La photographie



Chefs-d'œuvre pile dans l'objectif








Vaslav Nijinski dans «La Danse siamoise» des «Orientales», 1910, par Eugène Druet, est accroché après le Chantier de l'Opéra de Paris, vers 1863, de Louis-Émile Durandelle, et avant Sa main ouverte, 1926, étude anonyme de la main d'Anna de Noailles. (BnF, Estampes et photographie). Crédits photo : don de la famille Néville-Blanche BnF, Estampes et photographie




 Par Valérie Duponchelle

La Bibliothèque nationale de France retrace l'histoire de la photographie en cent clichés exceptionnels sortis de ses collections.

Une machine à remonter le temps? En trois expositions magistrales et concomitantes à Paris, la photographie joue le rôle de la lanterna magica, sans lasser l'amateur ni décourager l'impétrant au savoir plus hésitant. C'est une gageure. Tant le format même de la photographie, sa nature par définition multiple et l'avalanche de détails techniques qui cernent sa qualité tendent à rendre toute exposition souvent éprouvante pour l'œil et l'esprit. Alors, trois expositions en rafale! Cela représente une belle moisson d'images et d'informations, a priori un Everest magnifique mais fort périlleux. Et pourtant, Paris mérite bien le titre de capitale de la photographie avec cette leçon en trois chapitres, clairs, vifs et entraînants comme un film d'aventures.
Acte I à la Bibliothèque nationale de France (BnF), celle tapie au fin fond du XIIIe arrondissement, au creux des ­quatre tours de Dominique Perrault. Comment résumer l'histoire de «La Photographie en 100 chefs-d'œuvre»? Démonstration faite avec brio par Sylvie Aubenas et Marc ­Pagneux, qui ont confronté leurs spécialités - elle est archiviste-paléographe et conservatrice générale, il est collectionneur et expert après avoir été galeriste - pour ne retenir que cent exemples parmi les millions d'images conservées à la BnF.
Ils exposent leur méthode à l'entrée: chaque image apportera un morceau du puzzle. Des icônes donc (le gamin au pistolet de William Klein, USA. New York, Amsterdam Avenue, 1954), mais aussi des trouvailles (le portrait du Domestique du premier ambassadeur japonais à Paris par Jacques-Philippe Potteau, 1862) et des redécouvertes (l'affiche de Jean Carlu et André Vigneau Pour le désarmement des Nations, 1932). Et, surtout, des cartels qui expliquent sans étourdir et qui racontent des histoires à chaque arrêt. De la science adoucie par l'art bref de la BD.

          Tourbillon moderne

Le premier chef-d'œuvre est d'une beauté chavirante, une Feuille de vigne poséepar William Henry Fox Talbot, directement sur le papier enduit de nitrate d'argent en 1839. L'image est violine sur fond or. Le cartel explique comment le grand inventeur britannique s'est battu pour fixer ses merveilles grâce au chlorure de sodium.
Le dernier chef-d'œuvre est intime puisqu'il nous emmène dans le jardin conjugal d'Émile Zola en 1895 à Médan. Autoportrait avec son chien Pimpin. L'écrivain barbu, couché dans l'herbe, a une double vie qu'il documente aussi par la photographie. Entre ces deux extrêmes se jouent mille scènes et styles. Des relations de voyage, de Chichen Itza en 1859-60 par Désiré Charnay, aux villages indiens du Nouveau-Mexique en 1873 par Timothy O'Sullivan, élève de Brady qui photographia comme lui la guerre de Sécession. De vrais répertoires de formes, des tatouages des Amazoniennes par Claude Lévi-Strauss aux graffitis de Brassaï. Des épopées et des anecdotes.
Acte II au Petit Palais , où l'on peut développer ce glossaire photographique en suivant Gustave Le Gray, le maître des marines (huit images pour rappeler son talent éclatant). Cet homme bien en cour ouvre très tôt une école à la Barrière de Clichy où se pressent une cinquantaine d'élèves, hommes et femmes, artistes, peintres, archéologues, banquiers, aristocrates et voyageurs (superbe épreuve de Roger du Manoir, mai 1853). Marc Pagneux revient au générique, cette fois avec l'historienne Anne de Mondenard, conservatrice au Centre de recherche et de restauration des musées de France. Pas de redites donc dans leur accrochage qui musarde, révèle la modernité d'Auguste Salzmann à Jérusalem et le talent original de Raymond de Bérenger dans ses chères Alpes.
Acte III au Centre Pompidou . «Voici Paris», de 1920 à 1950, recrée le tourbillon intensément moderne des nouveaux venus de Hongrie (Brassaï, Kertész, François Kollar), Berlin (Germaine Krull, Marianne Breslauer) ou New York (Man Ray, Berenice Abbott). En moins d'un siècle, la jeune discipline a déjà sa révolution.





«L'histoire de la photographie est en train de s'écrire»






INTERVIEW - Quentin Bajac, spécialiste français de la photographie, décrypte la portée de cet art.

Quentin Bajac, 47 ans, est chef du cabinet de la photographie au Centre Pompidou. «Voici Paris» y est sa dernière exposition avant son départ le 2 janvier pour New York, où il dirigera le département photo du Museum of Modern Art (MoMA).
LE FIGARO. - Qu'est-ce qu'un chef-d'œuvre en photographie?
Quentin BAJAC. - Je ne suis pas sûr que l'on puisse appliquer les notions d'histoire de l'art à la photographie. Le ­terme chef-d'œuvre est impropre parce que c'est un multiple et que la perception dans le temps de ces photographies ­varie. Je lui préfère le terme d'icônes, images référentielles dans l'histoire de la photographie. Le chef-d'œuvre me semble pleinement assumé par l'artiste qui veut synthétiser ses préoccupations formelles et intellectuelles. Alors que l'icône est faite autant par le photo­graphe que par le temps, par la diffusion qui distingue peu à peu une image.
Quels sont les exemples  de chefs-d'œuvre ainsi reconsidérés?
Le Boulevard du Templepar Daguerre, 1839, est une icône de la photographie disparue pendant longtemps avant d'être publiée en 1949. Les images des débuts de la photographie étaient alors extrêmement rares. Daguerre l'avait envoyée à un souverain européen. Le temps a fait sa rareté et la rareté a fait sa valeur. Inversement, Lartigue a fait de la photo toute sa vie sans vraiment ­réfléchir au devenir de son œuvre. Son image la plus célèbre est celle de son automobile qui prend un tournant dans un Grand Prix. Il n'en a pas fait grand cas à l'époque, il ne l'a pas publiée ­particulièrement ni mise en exergue. LePeintre de la tour Eiffelde Marc Riboud est publiée dans Lifeen 1953, puis oubliée pendant trente ans. Alors, à la faveur d'une exposition à la galerie Agathe Gaillard, elle fait mouche. Elle sera ensuite exploitée en cartes pos­tales, en affiches. Même chose avec LeBaiser de l'Hôtel de villede Robert Doisneau.
Y a-t-il une loi commune applicable à toute la photographie?
Il y a mille et une façons de faire de la photographie. Certains s'y adonnent en se positionnant comme artiste, comme le Canadien Jeff Wall par exemple (il a soutenu une thèse sur le mouvement dada et enseigné l'histoire de l'art au Canada). D'autres sont plus dans l'action et ­laissent le «regardeur» juger leur œuvre.
Pourquoi l'approche est-elle toujours si technique,  parlant si peu de beauté?
Du point de vue de l'antiquaire et du connaisseur, la rareté, la valeur, la ­qualité du tirage priment. Mais, avant tout, le chef-d'œuvre doit marquer un moment par sa richesse formelle exceptionnelle. Une définition du beau.
Les Vagues de Gustave Le Gray  étaient-elles tenues pour des  chefs-d'œuvre avant leur prix record grâce au Qatar à Londres en 1999?
Le Gray n'a pas fait qu'une vague, mais une série de marines. Celle de la vente Jammes chez Sotheby's à Londres était-elle la plus remarquable? La Vague briséeest plus belle, plus dépouillée (cette Mer Méditerranée, n° 15, 1857, est exposée dans «Les 100 chefs-d'œuvre» à la BnF). Cela prouve que l'histoire de la photographie, cette ­jeune vieille dame, est bien plus fluctuante que l'histoire de l'art, si balisée, si établie. Elle est en train de s'écrire.
Est-ce difficile de montrer  de la photographie?
La tâche est plus ardue qu'en peinture, sans doute. Elle répond à d'autres logiques, nécessite encore une bonne dose de pédagogie pour expliquer ce qu'est une photographie, cet art du multiple avec ses lois si précises. Beaucoup de photographes ont travaillé dans l'idée d'une série, d'un ensemble. Ne choisir qu'une image est couronner le fragment plutôt que la cathédrale. Comme si l'on ne montrait qu'un feuillet enlu­miné au lieu d'ouvrir un psautier entier et intact.
N'est-ce pas la rançon de la gloire?
Le Français Marc Riboud est connu pour deux images emblématiques, le Peintre de la tour Eiffel, 1953, et La Jeune Femme à la fleur, marche de protestation contre la guerre au ­Vietnam, 1967. Or Riboud a toujours questionné ses images, exposant ses planches-contacts, remettant en contexte ses prises de vue pourLe Peintre…, dévoilant des tirages couleurs pour La Jeune Femme… Dans sa pratique de photoreporter classique, il se doit de réfléchir en en­semble, en «picture essay», pour «faire un sujet» et raconter une histoire. En extraire la plus symbolique, la plus parfaite, nous prive de sa ­démarche profonde. Les chercheurs se passionnent aujourd'hui pour ce qui entoure ces «chefs-d'œuvre», planches-contacts, négatifs, ces ­stades préparatoires décisifs.












mercredi 26 décembre 2012

Este filho natural de Cuba, Wilfredo de la Concepcion Lam y Castilla




Um grande pintor: Wifredo Lam





"Los Novios", 1944



"Retrato de H.H.", 1944



"Mesa III", 1944



"Mujer sobre fondo verde", 1942



Lydia Cabrera


Em 1938, a sensacional exposição na galeria Pierre, em Paris, de um jovem que até então acreditávamos ser europeu, era recebida pela crítica sagaz, e forçosamente pelos poetas, pelo que havia de conteúdo poético na obra do artista (o reivindicam os surrealistas, com quem convive em Marselha o ano terrível do armistício, e no primeiro desterro, na Martinica, aonde vai se refugiar com André Bretón, Pierra Mabille, André Massón, o grande poeta mestiço Aimé Césaire e outros), como uma revelação das mais sérias e surpreendentes.
Não dissemos êxito – o êxito perigoso, que nenhum artista verdadeiro toma demasiadamente a sério, e que lhe rende boas notas de dinheiro; notas que se gastam tão bem e tão a gosto em Paris como em nenhuma outra parte do mundo -, mas dissemos “revelação”, a qual lhe valeu, com toda justiça, a alentadora estima dos “estimáveis”, a única que interessa merecer.
Ignorávamos que este autêntico pintor – a frase vem de Picasso, o mais autêntico dos gênios de nosso tempo – de quem líamos o nome com freqüência nos catálogos das exposições de pintura moderna junto com Braque, Leger, Klee, Ernst, Miró, Gris, Chagall, Picasso o Mago; e cujas telas de uma plástica tão nova e rica e ao mesmo tempo tão rigorosa – dir-se-ia que Lam, talvez porque tenha um sentido justíssimo da composição que nele deve ser inata, se propunha e sabia expressar sempre o essencial na grandeza decorativa de suas construções tão harmoniosas – era ... cubano! Nascido em Las Villas, na cidade de Sagua la Grande.
Em várias ocasiões e ultimamente na cidade nova, angustiante e sem alma que é Nova York – onde há agora para a lembrança e a ilusão, lugares transplantados com um pouco do ambiente de França, caricaturas bastante fieis de Bistrot e restaurantes pequenos, ainda desconhecidos, onde se come razoavelmente à francesa e morrem de nostalgia os paroquianos – em uma tertúlia de pintores caídos na debandada inevitável deste lado do hemisfério, nos haviam falado de “Wifredo Lam como um dos jovens plus remarquable de la jeune peinture”. Na época sorrimos com o obrigatório de um patriotismo complacente, pois não suspeitávamos – nem a profundidade de sua obra nos havia feito suspeitar – a nacionalidade do interessante artista, que recebeu sem enfatuar-se, porém como se fosse a compensação mais preciosa a toda uma difícil vida de trabalho e fervor, a proteção decidida e o apreço de Pablo Picasso. Assim o arcaísmo – sem falsidade nem sutileza – puro e espontâneo de sua arte lavada já não surpreende. “Lam, para responder às explicações que lhe pedia a inquietude de seu espírito, às exigências de seus sonhos de plástica e de lírica, soube aproveitar a deslumbrante lição de juventude e eternidade da arte – que a tantos escapa – e que lhe ofereciam algumas salas dos museus...”

Duas velhas culturas – Ásia e África – imprimem a sua obra este precioso acento de verdade profunda, ancestral; e de nenhum modo, poderia chamar-se “exótico” – no sentido vulgar que se vai utilizando a palavra – a linguagem plástica que falam suas formas exaltadas e depuradas. A sensibilidade, a herdeira talvez de sua velha ascendência na aurora do tempo; sua inspiração busca as fontes primordiais de um mundo que ele recria, sem limitações no espiritual, rico de forças interiores, incrível de possibilidades e de conseqüências. Mundo que levava dentro, talvez sem suspeitar, aonde seu instituo o conduz, maduro de experiências, e do que nos separam não tanto as montanhas de séculos, mas sim os abismos da incompreensão, do hábito e dos preconceitos.
Se explica perfeitamente como Lam, com uma desenvoltura pasmosa, inteiramente liberado das fileiras da pintura realista, que busca e se afana por vários anos com igual honradez e severidade, salta ao campo contrário e cai aí com tão perfeito equilíbrio. (E ele poderia responder aos míopes, fósseis da academia, com as magníficas palavras de Picasso: “se o artista modifica seus meios de expressão, não quer dizer com isso que tenha mudado seu estado de espírito. Todo mundo tem o direito de mudar... até os pintores!” Na arte nunca se improvisa).

El Greco, tantas vezes copiado e recopiado, estudado até a saciedade por Lam, foi seu grande mestre de modernidade. Lam, para responder às explicações que lhe pedia a inquietude de seu espírito, às exigências de seus sonhos de plástica e de lírica, soube aproveitar a deslumbrante lição de juventude e eternidade da arte – que a tantos escapa – e que lhe ofereciam algumas salas de museus. A análise a fundo dos grandes mestres e das leis eternas da arte é a melhor preparação para penetrar inteligentemente sem exaltação nem sobressaltos, na aparente confusão ou hermetismo da nova estética, e a conseqüência muito lógica do que seja esta arte moderna, ainda tão debatida (um “moderno” que aqui se pronuncia como se se incluísse sempre uma injúria na palavra, ou se defendesse quem a pronuncia, do perigo do contágio fulminante de loucura!)
Da primeira época analítica de Lam, não conhecemos nada. Os quadros pintados na Espanha,os considera irremediavelmente perdidos na confusão da guerra.
É em Paris – como sempre – onde Lam se encontra por inteiro a si mesmo: onde sua sensibilidade, seu talento e sua personalidade se afirmam vigorosamente em uma nova orientação decidida. O artista recebe como ninguém, na alma, o sopro estimulante e fecundo de Paris; ali se abandona, cheio de fé em si mesmo, e de esperanças – e consciente do que quer – a uma verdadeira febre de trabalho e de criação, sem mais preocupação que a de sua aventura plástica nem outro afã que o de exteriorizar o choque de uma emoção na nítida superfície da tela; fixar o mistério de um gesto, dispor a arquitetura complicada de uma sensação..., com vontade inteligente.
Lam trabalha então como um possesso, porém o lastre de uma sólida preparação e sua honradez, sobretudo – o respeito à pintura como forma de expressão – seu instinto, ademais do equilíbrio e da medida, o salvam de toda possível embriaguez e extravio. Com passo firme e seguro se empenha no caminho inovador aberto por Braque e Picasso.
O grande español – figura central de uma das épocas mais ricas e intensas da história da arte – o deslumbra com a audácia de seu gênio prodigioso, que não para de criar, de assinalar novos caminhos desconhecidos, novas possibilidades estéticas insuspeitadas até mesmo para ele... Mas não seria justo dizer que a sentida influência de Picasso em Lam diminua o mínimo de sua personalidade, muito pelo contrário; a fortalece e explica. Para este “primitivo” de sensibilidade refinada, que poderia talhar uma cabeça de Gabão ou uma divindade Balouba, formado nas cultura clássicas, porém em quem o cósmico e suprasensível continuavam vivendo (apesar das academias, das que tão a tempo sua originalidade o aparta), a influência de Picasso se faz sentir justamente pela noção de criação lírica, e de livre iniciativa, que é o precioso e fundamental de sua influência. Em Lam há influência de Picasso, mas não imitação, que é a renúncia de si mesmo e todo o contrário do que possa resultar de uma autêntica influência, a que exige afinidades profundas, e é como o esclarecimento e o reconhecimento de um nexo interior. Picasso ajudando-o a aprofundar na verdadeira natureza de sua emotividade, o impulsiona à realização, sobre as bases mais essenciais de seu temperamento. Atua como um estímulo ao aproveitamento das faculdades receptivas de seu forte atavismo.

Este filho natural de Cuba, que não é um pintor de Cuba pelo sentido universal de sua arte nem por sua formação – não há palmeiras, nem ceibas, nem abacaxis, nem “congas”, nem nada típico, descritivo, psicológico ou anedótico em sua obra; só poderíamos reclamar-lhe pelo acaso de seu nascimento – nos faz pensar em outra artista, cubana também e obriga a associa-la a Lam em nossa estima: Amelia Peláez, que transpõe os limites do localismo e seus balbuceios, e se situa discretamente em um plano de nova pintura.
Atualmente Wifredo Lam está vivendo em Havana – em todas as ordens e intensamente no moral – a tragédia de um desterrado. Atormentado pelo drama terrível da Europa, França – que é o drama pessoal e desgarrador de todos os que voltaram a ela os olhos e a conheceram e amaram profundamente -, muito mais do que jamais puderam crer ser capazes de ama-la, Wifredo Lam leva uma existência solitária e difícil, sem sair apenas do atelier que improvisou na cobertura do terceiro andar de uma casa de Luyanó, que domina o panorama... Ali trava uma batalha com a realidade amarga do presente; mas sua força de vontade vence e continua heroicamente o esplêndido labor interrompido no apartamento acolhedor do Quai St. Michel, no ambiente único e propício da cidade compreensiva e inesquecível. Cria, busca satisfeito, trabalha com a mesma paixão e a intenção pura, e o mesmo rigor ambicioso de superação, dizendo-se que, afinal de contas, pior que a perda de Paris, seria como escrevia a um amigo aquele pintor enfermo e desgraçado – cometer “uma falta de arte”...
Agora suas obras irão às galerias Norteamericanas; já estão prontas para empreender o vôo sobre o mar, com um azul mais límpido que o de uma manhã de primavera – daquela primavera -, o cavalo de um carrossel de sonho, com sua crina sutil de brisa e a ternura indizível de uns olhos que giram e giram na triste alegria da feira do arrebalde, dóceis à fantasia; ou que giram no círculo estelar do paraíso dos cavalos de tio vivo, sempre mais ou menos suspensos entre o céu e a terra; e a figura enigmática – como reminiscência de uma realidade no sonho – estranha imagem poderosamente sedutora em que o indefinido toma a forma de uma mulher, aparição transcrita do mistério de uma noite interior, que dirige ao poeta André Breton em Nova York. (Lam ilustrou o poema de Fata Morgana e já temos dito que a trama poética de sua obra, e as vezes suas incursões e buscas no subconsciente, o automatismo de muitos de seus desenhos e pintura, e desde então, a atitude de reter da fugacidade do sonho uma emoção real, o levam as vezes próximo ao movimento que define Bretón em seu famoso manifesto; onde afirma que a obra plástica só há de referir-se “a um modelo interior”.
Wifredo Lam não tem ainda 40 anos. Sua incrível capacidade de trabalho e seu caráter obrigam a esperar dele grandes coisas. É um dos jovens a quem o esforço de emancipação, esforço desinteressado e puro – não há desejo de surpreender; épater le bourgeois, nem desejo de agradar, nem truques, nem malícia, nada baixo ou ignóbil em sua pintura – levou muito longe na conquista de um ideal; que baseando-se na criação livre não reconhece outras leis que as da sensibilidade estética. 
Seus quadros figuram nas coleções mais exclusivistas da Europa e América, e é imperdoável que seu nome, que já pertence a uma elevada categoria de artistas, seja silenciado por mais tempo em Cuba, sua própria terra.

Lydia Cabrera. “Un gran pintor: Wifredo Lam”. Diario de la MarinaLa Habana, 17 de mayo de 1942.
Texto cortesía del Centro de Arte Contemporáneo 
Wifredo Lam







Atelier em Havana



Helena, esposa de Lam. Havana



André Breton e Wifredo Lam em Porte-au-Prince, Haïti. 1945


Lydia Cabrera













" Joyeuse Kwanzaa ! "




Umoja (Unité)








Ce n'est pas une fête religieuse, mais une manifestation à caractère culturel que les Noirs américains célèbrent entre le 26 décembre et le 1er janvier. Kwanzaa n'existe que depuis trente-trois ans et pourtant elle a réussi à s'imposer dans le calendrier de plus en plus chargé des fêtes de l'hiver, reflet de la diversité culturelle croissante des Etats-Unis. 

Kwanzaa a été créée en 1966, à la suite des émeutes du quartier de Watts, à Los Angeles, par Maulana Karenga, qui dirige actuellement le département d'études noires à l'université d'Etat de Californie, à Long Beach. Elle est aujourd'hui célébrée par quelque 28 millions de personnes, essentiellement aux Etats-Unis, au Brésil, au Canada et dans les Caraïbes. Enfant du nationalisme noir des années 60 et inspirée du roman d'Alex Haley Racines, Kwanzaa a vu sa popularité augmenter ces dernières années,

Maulana Karenga avait décidé de faire débuter les festivités le lendemain de Noël, une façon de contester l'impérialisme culturel de cette fête, explique Chimbuko Tembo, directeur adjoint du Centre culturel afro-américain de Los Angeles. Karenga a également eu une pensée pour ceux qui souhaiteraient acheter des cadeaux, car cette date a l'immense avantage de coïncider avec la période des soldes. Mais, du coup, de nombreux Blancs américains prennent Kwanzaa pour une sorte de Noël alternatif. "Kwanzaa n'a pas été conçue pour concurrencer telle ou telle fête religieuse, se défend Chimbuko Tembo. Ce que nous célébrons, c'est notre culture africaine commune."


A l'occasion du Ramadan ou de Hanoukka, les musulmans et les juifs célèbrent à la fois leur identité religieuse et culturelle. Les Noirs américains, eux, n'ont pas de fête culturelle qui leur soit propre, ce que déplorent certains responsables religieux. "En raison de la présence envahissante de l'esclavage dans la culture noire américaine, la majorité des Afro-Américains sont chrétiens, comme l'étaient leurs anciens maîtres", souligne le révérend Peter Edwards Matthews, responsable de la jeunesse à l'Eglise méthodiste épiscopale africaine de Los Angeles."Nous avons le droit et le devoir d'affirmer nos vérités culturelles en tant qu'Afro-Américains", estime quant à lui Chimbuko Tembo. "C'est quand même incroyable que tout le monde ait droit à l'expression culturelle de son histoire, sauf les Afro-Américains, s'insurge le révérend Matthews. Il existe entre nous une synergie qui transcende les religions."


Kwanzaa, qui signifie "premiers fruits de la moisson" en swahili, s'inspire des fêtes de la moisson célébrées par certains peuples africains comme les Ashanti ou les Zoulous. Chaque jour est consacré à l'un des sept principes nguzo saba ­ auxquels doit adhérer la communauté noire : unité, autodétermination, travail collectif et responsabilité, coopération économique, volonté, créativité et foi. 
Chaque soir, on allume une nouvelle bougie du kinara, un chandelier à sept branches qui rappelle la menora des juifs. Sur une natte traditionnelle en paille, appelée mkeka, on dispose une corbeille de fruits et de légumes pour symboliser la moisson et des épis de maïs qui représentent chacun un enfant de la maison. Durant toute la semaine, on prépare des plats africains traditionnels. Dans certaines familles, on a pris l'habitude de s'offrir des cadeaux mais l'accent est mis sur l'héritage transmis par les ancêtres et sur le retour aux racines.


L'attrait exercé par cette fête dépasse désormais la communauté noire américaine, comme le souligne Willia Edmonds, la présidente du Conseil de la culture et des arts africains du comté d'Orange, qui dit même avoir été sollicitée par des retraités juifs pour faire un exposé sur le sujet. Mais les responsables religieux ne voient pas tous d'un bon d'oeil ce genre d'ouverture. "Quand on est une minorité, il faut toujours lutter pour conserver son identité, estime le révérend Matthews. 

Des manifestations comme Kwanzaa rappellent à nos jeunes que, même s'ils sont minoritaires dans le pays où ils vivent, dans le monde entier, ils sont majoritaires."













mardi 25 décembre 2012

Greve Mondiale. Video- Poeme











Oh ! lève-toi, sois grand, homme ! va, factieux !
Homme, un orbite d' astre est un anneau de chaîne,
Mais cette chaîne-là, c'est la chaîne sereine,
C' est la chaîne d' azur, c'est la chaîne du ciel;


Filme de Francisco Rivero
Time : 47s










Conceder espaço à perpectiva












Fotos, Francisco Rivero



"O trópico só pode ser compreendido e sentido quando se regressa a ele depois de uma longa ausência, com as retinas limpas dos hábitos contraídos* "; talvez, mais genericamente, porque para a maturidade das percepções profundas de qualquer classe é indispensável conceder espaço à perspectiva, ao olhar reflexivo pela distância e, pela distância, do conjunto.

*Alejo Carpentier