samedi 2 février 2013

Stalingrado. Que la terre leur soit légère…



17/07/1942 - 2/02/1943

Stalingrad, L’honneur d’un peuple





Le nazisme portait en lui la négation de l’humanité.
Il est la chose immonde qui sortit des entrailles du capitalisme.









« Un soleil d’hiver brille au-dessus des tombes collectives, au-dessus des tombes improvisées. Les morts dorment sur les hauteurs des collines, près des ruines des ateliers d’usine, dans des ravins et des combes, ils dorment là où ils se sont battus et leurs tombes se dressent près des tranchées, des casemates, des murs percés de meurtrières qui n’ont pas cédé à l‘ennemi, comme un monument majestueux à la simple loyauté payée au prix du sang. Terre sainte ! »

Par, Agafia


Ainsi Vassili Grossman, juif athée, communiste désenchanté et correspondant de guerre pour le journal Krasnaïa Zvezda, fit ses adieux à Stalingrad dans un dernier article, le soir du Nouvel An, remplacé par Konstantin Simonov sur ordre du général Ortenberg. La séparation d’avec cette ville martyre, avant même la fin des combats, attrista Grossman marqué par les mois passés au cœur de cet enfer. « La ville est devenue pour moi une personne vivante » confia-t-il dans une lettre à son père.

A Stalingrad, la sculpture miraculeusement épargnée par les raids aériens, ces enfants de pierre, faisant une ronde joyeuse autour d’un crocodile, apparaissait sur fond de ruines, comme le symbole de la victoire d’un peuple uni et fier terrassant le reptile nazi au prix du sang versé et de la souffrance.

Stalingrad… Hitler qui visait les champs pétrolifères du Caucase, fut stoppé dans son élan par la ville portant le nom même de son frère-ennemi. Il y a 70 ans, l’actuelle Volgograd marqua le tournant de la guerre, et fut le symbole d’un formidable espoir dans la lutte contre l’Allemagne du IIIe Reich et la barbarie nazie. Stalingrad, symbole de l‘honneur d‘un peuple et du formidable effort qu‘il sut déployer lors de sa Grande Guerre Patriotique. Une volonté farouche qui le mènera jusqu‘à Berlin, et le 9 mai 1945 à recevoir une capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie, saluée par mille coups de canon tirés du Kremlin.

Ce sera alors la fin d’un cauchemar, une fin triomphale et amère, qui aura coûté à l’Armée Rouge 9 millions de morts, 18 millions de blessés, sans oublier la mort de 18 millions de civils, des milliers de villages ravagés, incendiés corps et âmes, et une somme incommensurable de souffrances et d’humiliations sous la botte nazie considérant les slaves comme des sous-hommes. Sur les 4 millions et demi de soldats qui seront faits prisonniers par les allemands seuls reviendront vivants 1 million huit cent mille soldats.

Dès le début de l’opération Barbarossa, l’avancée rapide des armées allemandes en terre russe durant le tragique été 41, avec son cortège d’horreurs, de monstruosités, d’inhumanité la plus extrême, à l’encontre des civils comme envers les millions de soldats faits prisonniers, avait laissé croire au IIIe Reich que les Russes seraient balayés d’un revers de cravache. C’est méconnaitre la volonté d’un Russe, méconnaitre la force d’âme de ce peuple capable de tout endurer, et méconnaitre l’Histoire. Hitler, comme Napoléon devra se heurter à l’ours slave.

Je laisse de côté la stratégie purement militaire, là n’est pas mon propos. Les opérations Uranus, Orage d’Hiver, Petite Saturne et Cercle concoctées par Joukov et Rokossovki piégèrent la 6e Armée de Paulus et firent ravaler sa morgue à Hitler. Les forces allemandes, roumaines et italiennes encerclées, épuisées, gelées et affamées s‘effondrèrent sous les coups de boutoir soviétiques.

Une guerre urbaine parmi les ruines que les Russes surent utiliser à leur avantage, des immeubles et des usines défendues pierre par pierre, des quartiers effondrés perdus et repris maison après maison sous le feu nourri de l’artillerie.

Mes pensées vont à ces défenseurs, combattants hommes et femmes, officiers, soldats, et civils vivant terrés dans des caves, survivant à tout, mourant surtout.

A ces hommes, soldats et ouvriers brûlant vif plutôt que de quitter leur poste défensif, à ces téléphonistes hommes et femmes, courant sous le feu pour réparer les fils endommagés. A ces estafettes traversant la ville avec une chance de survie minime, à ces infirmières de 18 ans, la musette et le cœur en bandoulière rampant auprès des blessés et tombant sous les balles allemandes. A ces aviatrices, surnommées par les allemands "les sorcières de la nuit", volant en rase motte dans leur avion de bois et de papier, à portée de tir, et larguant leurs bombes sur les lignes ennemies. A ces sapeurs chargés de nettoyer les maisons occupées par les troupes allemandes. A ces tireurs d’élite, chasseurs de l’Oural ou sibériens ayant quitté leur lointaine taïga natale pour défendre cette ville du Sud, à tous ces soldats, comme ces fusiliers de la Garde, traversant la Volga sous les bombes, face à la ville en flammes, en route pour l’enfer. 

A ces officiers aussi, comme Tchouikov, Emerenko, Vatoutine, Rodimtsev, Voronov... et puis Rokossovski…
Konstantin Konstantinovitch Rokossovki, russo-polonais, soldat d’honneur talentueux, intelligent, victime des purges de 37, ayant survécu aux tortures du NKVD de Béria, et qui fut tiré de sa geôle en 40 pour pallier au manque cruel d‘officiers, victimes expiatoires de la paranoïa stalinienne. Gravement blessé devant Moscou, il sera promu commandant du front du Don par la Svatska fin 42 et désigné comme responsable de la liquidation finale de l’ennemi. Il tenta de négocier une reddition allemande, envoya par deux fois des émissaires dans les lignes allemandes afin de limiter la casse. En vain. Paulus refusa.

Et ce fut à l’aube du 10 janvier que l’ultime offensive "Cercle" fut lancée. A 6h05, l’ordre d’ouvrir le feu fut donné, et durant 55 minutes, 7000 canons, mortiers et katioucha roulèrent tel un tonnerre apocalyptique. D’une façon si intense, qu’un officier d’artillerie soviétique, le colonel Ignatov, déclara qu’il n’y avait que deux façons de sortir d’un pareil déchainement : mort ou fou. La 6e Armée affamée, épuisée, reçut le coup de grâce, malgré une résistance acharnée et même extraordinaire si l’on considère son état de faiblesse physique et matérielle. Acharnement qui coûta au cours des trois premiers jours de l’offensive 26 000 soldats aux armée soviétiques du front du Don, ainsi que la moitié de leurs chars.

C’est à tous ceux là, illustres ou inconnus, à qui je rend hommage, …
Et l’imposant monument juché sur le Kourgan Mamaï rappelle à tous, cette bataille historique. La Mère Patrie veille sur ses enfants tombés pour elle, il y a 70 ans. Et je les salue.
Que la terre leur soit légère…

Sources :
Carnet de Guerre, Vassili Grossman
Stalingrad, Anthony Beevor
Le devoir d’un soldat, Konstanttin K. Rokossovski
La guerre n’a pas un visage de femme, Svetlana Alexievitch





Les accords de Munich et la trahison de la France

Bientôt sera célébré le 70ème anniversaire de la bataille de Stalingrad. Le 2 février 1943, la courageuse armée soviétique défit l’armée nazie. Cette victoire fut décisive. Pourtant, plusieurs décennies après les accords de paix, la propagande capitaliste « crache » sur l’URSS. Mais elle « oublie » les accords de Munich. Pourtant se sont ces accords qui ouvriront les portes de la Pologne aux nazis. Ensuite, l’invasion de la Pologne sera le déclencheur de la Seconde Guerre mondiale.
A la fin de la première guerre mondiale, le traité de Saint-Germain-en-Laye a été signé. C’est après ce traité, que les frontières de la république de Tchécoslovaquie ont été confirmées. Par ce traité, la France reconnaitra la souveraineté de cette république.

Une alliance avait été instaurée entre la France et la république de Tchécoslovaquie. Mais avant le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, un second traité allait sceller l’avenir de cette jeune république. Effectivement, en septembre 1938, furent signés les accord de Munich. Sans la présence des tchécoslovaques. Les accords de Munich seront signé entre la France, l’Angleterre, l’Allemagne nazie, et l’Italie fasciste.
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Le signataire français était le président du Conseil Edouard Daladier. Le Premier ministre Neville Chamberlain signa pour l’Angleterre. Benito Mussolini et Adolf Hitler pour l’Italie et l’Allemagne. L’objectif de ces accords de Munich était simplement la rupture de l’alliance qui avait été créée entre la France et la République tchécoslovaque. Hitler pouvait envahir la république de Tchécoslovaquie, l’Angleterre et la France « promettaient » de ne pas intervenir. En France les accords de Munich, furent reçus comme une trahison par certains partis politique. Parmi ces opposants, ceux qui soutenaient le Front populaire.

Le gouvernement tchécoslovaque capitulera le 30 septembre 1938. « L’espace vital » des nazis aura donc pour point de départ la République de Tchécoslovaquie. Sera ensuite proclamé le protectorat de bohême-Moravie. Les Allemands mettront la main sur l’industrie tchèque. Celle de l’armement en particulier (Skoda), bien utile pour le conflit impérialiste à venir. Les tanks allemands seront pour la plupart des tanks tchécoslovaques. « Les français avaient le choix entre le déshonneur et la guerre , ils ont choisis le déshonneur et ils auront la guerre », prophétisa Winston Churchill. En 1938, la France ne voulait pas rentrer en guerre sans l’Angleterre. De plus, en France, des élections devaient se tenir.

Quelles furent les conséquences de cette signature ?

Quelques mois plus tard, fut signé le pacte germano-soviétique. Le 23 août 1939 les Soviétiques et les Allemands signèrent ce traité de non-agression. Le capitalisme a depuis plusieurs années, lancé le rouleau compresseur de la propagande anti-communiste, la criminalisation de ce pacte. Les Soviétiques et les nazis furent mis dans le même sac.Mais l’armée soviétique était obsolète. Ses officiers n’étaient plus assez compétents. De plus, plusieurs puissances impérialiste avaient signé des accords. L’union soviétique avait simplement besoin de temps pour préparer le conflit à venir.

Mais qui pointe du doigt les accord de Munich ? Qui en fit l’éloge ? Que fut-il dit aux Tchèques qui allaient mourir sous les balles des Allemands ? Qui déroula le tapis rouge à Hitler ?
L’invasion de la Tchécoslovaquie ouvrit les portes de l’Europe aux nazis. L’invasion de la Pologne serait le déclencheur de la Seconde Guerre mondiale.

Jimmy Dalleedoo














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