samedi 16 mars 2013

DALI «pape de la paranoïa critique»



Dali: encore controversé, toujours rentable


L'exposition <i>Dali </i>bat le record historique de fréquentation de Beaubourg. <i></i>
L'exposition Dali bat le record historique de fréquentation de Beaubourg. Crédits photo : PATRICK KOVARIK/AFP


La rétrospective consacrée à l'œuvre du «pape de la paranoïa critique» s'achève dans 10 jours et bat le record historique de fréquentation du centre Georges-Pompidou.


À la question «Quel est votre secret pour avoir du succès?», Salvador Dalirépondait: «Offrir du bon miel à la bonne mouche au bon moment et au bon endroit.» Le succès retentissant de l'exposition Dali, qui a débuté le 21 novembre et s'achève le 25 mars, a transformé le Centre Pompidou en ruche bourdonnante, avec plus de 6000 visiteurs par jour, un record historique. C'est loin d'être une surprise, puisque la dernière exposition consacrée à l'artiste catalan remonte à 1979.
Pour répondre à ce raz-de-marrée , le musée ouvrira ses portes la nuit, jusqu'à 23 heures, tous les soirs sauf le mardi, jour de fermeture du Centre. Deux cent vingt sept œuvres sont présentées (dont l'emblématique tableau Les montres molles) en provenance du MoMa de New York, mais aussi de Saint-Pétersbourg, de Floride et du célèbre Reína Sofia à Madrid. Pendant dix jours encore, les amateurs de «miel» arpenteront les salles consacrées à ce pionnier de la performance, manipulateur des médias et artisan exceptionnel.
Pourquoi s'être privé d'une exposition si aguicheuse pendant plus de trente ans? Peut être en raison des liens unissant Salvador Dali au régime de Franco (1939 - 1975), qui lui ont valu la plus haute distinction franquiste, La Grande Croix d'Isabelle la Catholique. En 1948, lorsqu'il retourne s'installer en Catalogne, il exprime son admiration pour le dictateur: «Je suis venu rendre visite aux deux caudillos d'Espagne. Le premier, Francisco Franco. Le deuxième, Velázquez.»
Le Centre Pompidou évoque l'ambiguïté politique du «grand paranoïaque», mais l'évacue rapidement comme bévue d'un homme excentrique, noyée dans l'opulence de son œuvre. Pour Jean-Michel Bouhours, conservateur au Musée national d'art moderne, celui qui se définissait comme «un fragile mollusque sans coquille» adorait l'idée de choquer et «vouait un culte au charisme». Dans une interview de 1971 à la télévision française, Dali parle de la défaite d'Hitler comme du «crépuscule des Dieux».

             «Avida Dollars»

N'en déplaise à ses détracteurs, la popularité de l'artiste connaît un véritable renouveau. L'exposition a été primée du «Globe de Cristal» (Prix de la presse française des arts et de la culture), devant les autres «stars» de l'année:Edward Hopper au Grand Palais, Canaletto-Guardi au musée Jaquemart-André,Design en Afrique, s'asseoir, se coucher et rêver au musée Dapper.
Du côté du Centre Pompidou, la rétrospective à été accueillie à bras ouverts, appuyée par une machine de guerre médiatique. Dali n'aurait pu mieux satisfaire sa folie des grandeurs et son appât du gain (André Breton avait surnommé le peintre «Avida Dollars»). Avec plus de 6000 entrées journalières sur un peu moins de quatre mois, 110 jours exactement, il devient l'ingrédient magique de la formule qui relance la fréquentation du musée parisien: 49% en plus pour 2012.














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