mardi 9 avril 2013

L’univers flottant de Paul Jacoulet



UN ARTISTE VOYAGEUR EN MICRONÉSIE, L'UNIVERS FLOTTANT DE PAUL JACOULET





DU MARDI 26 FÉVRIER AU DIMANCHE 19 MAI 2013



À propos de l'exposition

Artiste français, Paul Jacoulet (1896-1960) arrive au Japon en 1899, où il séjournera la plus grande partie de sa vie. Il voyage en Corée, en Chine et en Micronésie où il se rend à de nombreuses reprises pour faire des portraits des habitants. À travers ses estampes et dessins, il représente les hommes et les femmes qu’il a rencontrés avec un regard à la fois intime, esthétique et ethnographique.
Plusieurs grandes thématiques permettent de voyager dans son oeuvre abondante et singulière : la vision d’artiste-ethnographe d’un ailleurs devenu quotidien et intime, la représentation des tatouages et des parures mais aussi de certains rituels ou encore la composante érotique qui caractérise certains portraits.
L’exposition réunit plus de 160 dessins, croquis et estampes exceptionnels issus de la donation faite au musée du quai Branly en 2011 par Madame Thérèse Jacoulet-Inagaki, fille adoptive de Paul Jacoulet, ainsi que les trois autres héritiers-donateurs – Messieurs Chisei Ra, Louis Young Whan Rah et Shozo Tomita. Un ensemble de bois utilisés pour la préparation des estampes, des objets du musée du quai Branly et du Museum national d’Histoire naturelle de Paris, ainsi que des programmes audiovisuels complètent cette présentation.
Pour retrouver en ligne l'ensemble des œuvres de la donation Jacoulet, suivez ce lien et effectuez une recherche sur le terme "Jacoulet".

L'exposition en images


Parcours de l'exposition

Jeun homme de Faïs tatoué, Ouest Carolines, Paul Jacoulet, 1935. Crayon et aquarelle sur papier, inv. : 70.2013.1.895, donation Paul Jacoulet © ADAGP, Paris 2013 - Cliquer pour agrandir, ouverture dans une nouvelle fenêtre
Jeun homme de Faïs tatoué, Ouest Carolines, Paul Jacoulet, 1935. Crayon et aquarelle sur papier, inv. : 70.2013.1.895, donation Paul Jacoulet © ADAGP, Paris 2013

L’ARTISTE VOYAGEUR

L’exposition débute par une sélection de gravures sur bois et d'aquarelles asiatiques, consacrées aux voyages réalisés par l’artiste en Corée, en Chine, en Mongolie, etc. Elles introduisent le visiteur à son oeuvre hors de Micronésie. Au gré de ses voyages à travers l’Asie orientale puis, à partir de 1929, en Micronésie, Paul Jacoulet puisera une inspiration sans cesse renouvelée et traversée par un regard humaniste sur la diversité des civilisations.
Au milieu du parcours de l’exposition, un programme audiovisuel permet aux visiteurs de se familiariser avec la technique des ukiyo-e (terme japonais signifiant « image du monde flottant »), gravures sur bois privilégiant les sujets du quotidien à l’époque d’Edo (1603-1868). C’est cette technique que Paul Jacoulet utilisera un demi-siècle plus tard pour créer ses œuvres.
Un ensemble de matrices de bois est présenté en parallèle de plusieurs étapes de l’estampe Chagrins d'amour, Kutaie, îles Carolines, 1940.

VERS LA LUMIÈRE DES ÎLES DE MICRONÉSIE

C’est en 1929, que Paul Jacoulet visite pour la première fois les îles de Micronésie. Ébloui par la nature et les cultures locales qu’il y découvre, l’artiste parcourt régulièrement la région jusqu’en 1932. Il ramène de chacun de ses voyages une production abondante d’aquarelles et de dessins. Avec un sens de l’observation presque monographique, ces séries micronésiennes magnifient la diversité des espèces naturelles et des sociétés rencontrées.
Dans cette section sont présentés des aquarelles, des estampes et des dessins de Paul Jacoulet classés par île, parmi lesquels trois séries d’aquarelles sur les papillons, les insectes et les fleurs.
Ornithoptera Lydius (papillon), mers du Sud, Paul Jacoulet, 1936. Crayon sur papier vert. Inv. 70.2013.1.2439, donation Paul Jacoulet © ADAGP, Paris 2013. - Cliquer pour agrandir, ouverture dans une nouvelle fenêtre
Ornithoptera Lydius (papillon), mers du Sud, Paul Jacoulet, 1936. Crayon sur papier vert. Inv. 70.2013.1.2439, donation Paul Jacoulet © ADAGP, Paris 2013.

L’ART DU TATOUAGE

Le tatouage est très répandu en Micronésie où il indique le rang social et le sexe de chaque individu ; il est symbole de l’identité de chacun. Dans ses portraits, Paul Jacoulet représente la variété et l’abondance des signes marqués sur les corps des hommes et des femmes. Une série de ses estampes, aquarelles, croquis et dessins préparatoires sur ce thème sont exposés.
Quelques objets micronésiens liés à la pratique du tatouage témoignent des rituels de tatouage en Micronésie, de leur sens et de leur survivance. Un programme audiovisuel sur l’art du tatouage complète cette section.

L’ART DE LA PARURE

Le regard de l’artiste ethnographe prend tout son sens dans les nombreuses représentations de parures traditionnelles – bijoux, coiffes, textiles – que revêtent les micronésiens. Cette section présente ces œuvres, ainsi qu’une série d’ornements d’oreilles, de colliers… dont les motifs se retrouvent dans les estampes.





« Aucune gravure n'est identique à une autre... C'est ce qui donne aux estampes leur grande valeur. Elles ne peuvent pas êtres confondues avec une impression ordinaire ou une reproduction mécanique. » — Paul Jacoulet, Correspondance, 1942

L’INTIME

L’avant-dernière section présente, dans un espace clos, de très beaux nus, masculins et féminins, réalisés en Micronésie par Paul Jacoulet. L’esthétique des traits et du modelé du corps y est pleinement mise en valeur, sans allusion directe à l’érotisme.

L’UNIVERS DE PAUL JACOULET

La dernière section est consacrée à l’univers créatif de Paul Jacoulet : crayons, pinceaux, carnet de voyage et de croquis, pigments, etc. seront exposés.
L’exposition s’achève par une pièce symbolisant l’attachement de l’artiste au Japon : les claquettes, objet du quotidien utilisé soit par les pompiers pour prévenir les habitants des risques d’incendie, soit pour marquer la fin d’un spectacle ou d’un tournoi de sumo.

Repères biographiques

Portrait de Paul Jacoulet dans son atelier © DR, avec l’aimable autorisation de Thérèse Jacoulet-Inagaki. - Cliquer pour agrandir, ouverture dans une nouvelle fenêtre



















Portrait de Paul Jacoulet dans son atelier © DR, avec l’aimable autorisation de Thérèse Jacoulet-Inagaki.

1896

Paul Frédéric Jacoulet (1872-1921) et Jeanne Pétrau-Lartigues de Membiel (1874-1940) donnent naissance à Paul, rue de Rome, dans le 8ème arrondissement, à Paris.

1897

Paul-Frédéric obtient un poste de professeur de français à Tokyo. Deux ans plus tard, la famille s’installe au Japon.

1902

Paul entre à l’école tout en étudiant le japonais et l’anglais avec des précepteurs particuliers.

1907

Lors d’un voyage en France avec son père, il découvre les grands peintres modernes européens.

1909

À l’âge de treize ans, il reçoit l’enseignement de Terukata et Shoen Ikeda, un couple de peintres de renom. Il s’exerce durant cette période à reproduire les classiques du genre de l’estampe ukiyo-e.

1921

Après la mort de Paul Frédéric Jacoulet, sa mère quitte le Japon pour la France. Remariée à un Japonais résident à Séoul, elle s’installe durablement en Corée. Les visites que lui rendra Paul donneront naissance à de nombreuses oeuvres inspirées de ce pays.

1929

Profondément marqué par son premier voyage en Micronésie, il décide de consacrer sa vie à la peinture. Après cette expérience décisive, il débute aussi sa collection de papillons et se rendra plusieurs fois en Micronésie jusqu’en 1932.

1933

Il fonde à Tokyo « l’institut Jacoulet des estampes » (Jacoulet Hanga Kenkyu-jo) et collabore avec des maîtres graveurs et imprimeurs, selon la tradition. Il produit et expose ses premières séries d’estampes et connaîtra, bientôt, l’apogée de sa carrière.

1942

Avec les bouleversements de la Seconde Guerre mondiale, Paul Jacoulet met en suspend son activité artistique, juste après la publication de « Princesses de Mandchourie ». Trois ans plus tard, avec les bombardements aériens de 1945, sa maison est détruite mais l’artiste parvient à sauver la plupart de ses dessins et aquarelles.

1944

Paul Jacoulet s’installe à Karuizawa, aux pieds des montagnes, où il fonde un nouvel atelier avec les frères Rah, qui travailleront avec lui jusqu’à la fin de sa vie.

1960

Après plusieurs expositions en Europe et aux États-Unis, Paul Jacoulet disparaît, victime du diabète.
















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