vendredi 19 avril 2013

Je voudrais être un artiste en France. Keith Haring


               "L’art n’est pas une activité élitiste réservée à l’appréciation d’un nombre réduit d’amateurs, il s'adresse à tout le monde."

Keith Haring




Keith Haring, l’enfance de l’art



Par, Laurence Mouillefarine

Il rêvait de rendre l’art accessible à tous. Plus de vingt ans après sa mort, Paris rend hommage à ce virtuose par une double rétrospective. Quatre personnalités qui l’ont bien connu disent son engagement, son courage, son charisme, son humanité...

« Lorsque je serai grand, je voudrais être un artiste en France. » Alors que s’ouvre une exposition Keith Haring à Paris, le vœu que l’Américain formula, gamin, à l’école primaire, n’en est que plus touchant. Il fut exaucé. Keith Haring a connu la gloire à 20 ans à peine. Son écriture narrative est présente dans le monde entier : Melbourne, Tokyo, Anvers, Monaco, Pise, São Paulo... À 25 ans, Keith Haring fréquente les gens qui comptent : William Burroughs, Jenny Holzer, Grace Jones, Madonna, Andy Warhol. À 25 ans, il descend à l’hôtel Ritz et vole en Concorde. Il est mort à 31 ans. Carrière fulgurante. En 1978, le jeune homme quitte sa Pennsylvanie natale pour venir étudier l’art à New York. Manhattan, Downtown, ses immeubles abandonnés aux graffeurs, sa vie nocturne intense. La liberté ! Il devient l’un des piliers de la scène underground et homosexuelle. « L’art est pour tous ! », tel est son credo. Afin de toucher un large public, le peintre investit la ville, les panneaux de Times Square, les murs des terrains de sport. Chaque jour, durant cinq ans, il descend dans le métro et pirate les emplacements destinés aux affichages publicitaires. Au risque de se faire arrêter par la police, il y dessine à la craie, d’un trait sûr, presque frénétique, heureux d’approcher des milliers d’usagers. Quelle vitalité ! Virtuose du dessin, il aurait réalisé cinq mille, voire dix mille subway drawings. Première exposition solo à la galerie Tony Shafrazi en 1982 : il est déjà célèbre. Trois mille personnes se pressent au vernissage ! L’ouverture de son Pop Shop, à SoHo, contribue à sa renommée. Haring est le premier à créer une boutique de produits dérivés de son art.

Keith Haring, de la rue naît l'art 
L'artiste américain est considéré comme une figure de proue de l'art urbain. 
C'était l'un des grands noms de la peinture contemporaine. Keith Haring est mort du sida en 1990 à l'âge de 31 ans seulement, mais a profondément marqué l'art de ces dernières décennies. Rendu célèbre par ces graffitis et ses tags, Keith Haring est intimement lié au New York des années 80, baigné par le Pop Art. Dans la Grande Pomme, il y découvre la culture alternative de cette époque qui, hors des galeries et des musées, développe son expression sur des territoires inexplorés comme la rue ou le métro. Il sera un des plus fameux représentants du Street art.
Originaire de Pittsburgh, il entreprend sa formation à l'école des Arts visuels de New York. Il s'essaie à de multiples disciplines telles que le collage et la peinture, et explore tout les recoins qu'offre le monde de l'art.
Soucieux de toucher un large public, Keith Haring commence à dessiner à la craie blanche sur des panneaux publicitaires noirs du métro de New York. Il exécute plusieurs milliers de ces dessins, aux lignes énergiques qui deviendront sa marque de fabrique.
La «patte» Haring c'est la répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir avec des couleurs vives, souvent porteur d'un message engagé. Dans son monde se côtoient bébés, dauphins et silhouettes androgynes, dans des thématiques qui évoquent sexualité, pulsion de mort et soif de vie.
À New York il rencontre des artistes de la vie underground new-yorkaise tels que Kenny Scharf et Andy Warhol avec qui il devient ami, et participe à des expositions au Club 57, qui devient le lieu fétiche de l'élite avant-gardistes
Dans la seconde moitié des années 80, sa notoriété internationale ne cesse de croître. Il participe à de nombreuses expositions internationales et exécute des commandes prestigieuses, comme la fresque de l'hôpital Necker de Paris. C'est aussi à cette époque qu'il apprendra qu'il est infecté par le sida.
Il s'engage dès lors fortement dans la lutte contre cette maladie, mettant tout son art et sa notoriété au service de cette cause et de sa visibilité. Il crée à cet effet la Keith Haring Foundation en 1989, chargée de venir en aide aux enfants et de soutenir les organisations qui luttent contre le sida. En février 1990, il meurt des complications dues cette maladie à l'âge de 31 ans.







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