mardi 29 octobre 2013

" Ilumina-los " Instalação. Installation







Uma forma estetica de conhecer o ambiente e ideas sobre um tema.
Disparidade entre os meios técnicos de que dispongo e a resitência dos materiais.







" Ilumina-los "
Instalação
Madeiras, cadeira.
Dimenção variable.
Rio de Janeiro - Brasil
Francisco Rivero
2013















samedi 26 octobre 2013

Frida Kahlo et Diego Rivera. L'Art en fusion. Paris











Le Musée de l'Orangerie rend hommage à Frida Kahlo et Diego Rivera du 9 Octobre 2013 au 13 Janvier 2014 : cette exposition, initialement prévue en 2011, nous présente l'oeuvre singulière de ses deux grands artistes, qui, réunis dans la vie, étaient si complémentaires dans leur art...
La rétrospective Frida Kahlo et Diego Rivera du Musée de l'Orangerie du 9 Octobre 2013 au 13 Janvier 2014 met en avant le couple mythique de l'art mexicain : en effet, les plus grandes oeuvres de ces artistes seront visibles afin de rendre compte de la singularité des personnalités de Frida Kahlo et Diego Rivera, dont les oeuvres étaient portées par leur amour du Mexique, mais aussi par leur passion commune.
Aussi, le Musée de l'Orangerie réunit le couple dans une exposition inédite, comme pour illustrer leur impossible divorce, tant sur le plan artistique qu'intime : ainsi, l'exposition rend hommage à ces illustres artistes qui planchèrent sur la religion, le cycle de la vie, les révolutions mais aussi les rapports sociaux, dans des styles résolument différents et tellement complémentaires.
On découvre alors la vie et le parcours de Frida Kahlo, dont la vie fut écorchée après un accident de la route : restée à l'hôpital alitée pendant toute une année, c'est la peinture qui va la sauver. Si elle devient peintre, et que l'autoportrait devient son sujet de prédilection, c'est par la force du destin et la volonté de ses parents qui lui ont installé un miroir au plafond alors qu'elle était gravement handicapée...
Symboliquement, le Musée d'Orsay nous ouvre les portes de la Maison Bleue, où le couple vivra ses plus beaux instants : si Frida Kahlo ne peut pas sortir de cet îlot de tendresse, son amant et mari, Diego Rivera, posera son regard sur le Mexique des années 1930, comme pour lui conter le monde qu'elle ne peut fréquenter !
Cette exposition, qui retrace l'oeuvre de deux artistes majeurs de l'art mexicains, on l'a bien attendu : initialement prévue pour 2011, elle avait était déprogrammée pour des raisons diplomatiques ! Aussi, avec les enfants, ou bien seul, on a pas d'excuse pour la louper, surtout que le Centre Pompidou a prévu une introduction à leur oeuvres pour les enfants..
Bref, une belle expo à explorer !
Informations pratiques : 
Frida Kahlo et Diego Rivera au Musée de l'Orangerie,
Du 9 Octobre 2013 au 13 Janvier 2014
Horaires : 9h-18h | fermé le mardi
Tarifs : 10€ - 7,5€ tarif réduit sur place
Réservation en ligne
Site de l'exposition Frida Kahlo et Diego Rivera au Musée de l'Orangerie







Les gouaches de Serge Poliakoff au Musée Maillol. Paris











Le Musée Maillol va accueillir les gouaches de Serge Poliakoff du 18 Septembre 2013 au 9 Février 2014, alors que le Musée d'Art Moderne présente une grande rétrospective de l'a figure majeure de l'art abstrait : à travers quarante gouaches peintes de 1948 à 1969, l'exposition s'affaire à dévoiler "le style abstrait de Poliakoff, d’une absolue originalité" selon les mots de Michel Ragon.
Serge Poliakoff, la figure majeure de l'Ecole de Paris, est à l'affiche du Musée Maillol et du MAM à la rentrée : alors que le MAM propose un rétrospective inédite de l'artiste en 150 œuvres, le Musée Maillol a choisi de concentrer son attention sur la production de gouaches de Serge Poliakoff, limitant l'exposition à la période 1948-1969 pour mieux cerner le style abstrait de l'artiste russe.
Construite en collaboration avec le fils de l'artiste, l'exposition s'attache àrendre compte des préférences du peintre, qui aime à présenter des œuvres abstraites, aux formes arrondies ou angulaires et aux couleurs primaires, qu'il souhaite comme uniques malgré les formes et les couleurs répétitives.
Aussi, le parcours que propose le Musée Maillol, en 40 gouaches, révèle la complémentarité des créations de l'artiste ainsi que sa pensée ; en effet, Serge Poliakoff ne semble pas influencé par la société, comme il le disait "Je suis vraiment dans mon cosmos à moi" et souhite alors faire "vibrer le silence" avec ses tableaux.
Cette exposition nous introduit alors à l'oeuvre de Serge Poliakoff, que leMusée d'Art Moderne présente dans toutes ses spécificités dans sa grande rétrospective ! Enfin, à noter, l'exposition des gouaches de Serge Poliakoff au Musée Maillol est parallèle à l'exposition dédiée au peuple Etrusque, qui se déroulera au rez-de-chaussée du Musée Maillol à la même période.
Informations pratiques :
Exposition Serge Poliakoff au Musée Maillol
Du 18 Septembre 2013 au 9 Février 2014,
Horaires : 10h30-19h tous les jours | nocturnes lundi et vendredi jusqu'à 21h30
Tarifs : 11€| 9€ tarif réduit | gratuit -11ans - Réservations en ligne
Site de l'exposition Serge Poliakoff au Musée Maillol











Exposition Serge Poliakoff au Musée d'Art Moderne. Paris









Serge Poliakoff est à l'honneur du Musée d'Art Moderne du 18 Octobre 2013 au 23 Février 2014, pour une rétrospective importante de cette figure de l'Ecole de Paris : autour de 150 œuvres majeures de l'artiste abstrait, qui aimait "explorer les relations entre la ligne et la surface, le fond et la forme, la couleur et la lumière".
Le Musée d'Art Moderne de Paris présente Serge Poliakoff du 18 Octobre 2013 au 23 Février 2014 : pour la première fois depuis 1970, la grande figure de l'abstraction intégrale est à l'affiche d'un établissement parisien pour une rétrospective de grande augure...
Autour de 150 tableaux, le portrait de Serge Poliakoff est esquissé : nous retrouvons ainsi les diverses périodes phares de l'oeuvre de l'artiste russe, qui délaissa l'art figuratif à son arrivée à Paris en 1923 au privilège de l'abstrait, pour lequel il observa une certaine affinité philosophique. 
Aussi, les œuvres présentées témoignent de l'envie de Poliakoff de révéler les liens entre "la couleur et la lumière" avec une tension toujours renouvelée, ce qui nous permet de comprendre que l'artiste exploitait de nombreux modes d'expression à travers ses peintures.
Le Musée d'Art Moderne propose aussi de revenir sur la vie de Serge Poliakoff en dévoilant des archives personnelles - photographies, vidéos, documents - qui permettent de mieux comprendre l'évolution de son art - du figuratif au modernisme en passant par l'abstraction de l'Ecole de Paris. 
Ainsi, l'exposition revient sur les rapports de l'artiste avec des figures importantes de l'époque : Kandinsky, Yves Saint-Laurent, mais aussi des figures politiques des années 1960, qui ont tous contribué au succès de Serge Poliakoff.
Informations pratiques :
Exposition Serge Poliakoff au Musée d'Art Moderne,
Du 18 Octobre 2013 au 23 Février 2014,
Horaires : 10h-18h mardi-dimanche | nocturne jeudi jusqu'à 22h 
Tarifs : 9€ | 7€ +60ans, chômeurs | 4,5€ -26ans | gratuit -14ans








Le Surréalisme et l'Objet, l'exposition au Centre Pompidou. Paris








Photos, Francisco Rivero



Le Centre Pompidou présente le Surréalisme et l'Objet, une exposition visible du 30 Octobre 2013 au 3 Mars 2014 dédiée à la place de l'objet dans le courant surréaliste : autour de 200 oeuvres présentées dans un parcours de 2100m², les plus belles heures du surréalisme sont mises en avant !
Le Surréalisme et l'Objet, l'exposition du Centre Pompidou revient sur la période 1910-1960, lorsque les artistes surréalistes souhaitaient imposer l'objet pour révéler le rêve et l'inconscient : mouvement majeur de l'histoire de l'art, il su réunir Marcel Duchamp, Max Ernst et Miró à travers des sculptures faitq d'objets à fonctionnement symboliques !
Ainsi, l'exposition nous donne à voir des oeuvres incontournables telles que la "Boule Suspendue" de Giacometti, le Téléphone-homard de Salvador Dalí ou Le Roi jouant avec la reine de Max Ernst : plus de 200 objets-sculptures révèlent l'attachement des artistes à la liberté de penser et d'agir, après la violence décuplée de la Première Guerre Mondiale. 
Aussi, la scénographie s'inspire volontairement des expositions historiques du surréalisme, dans une ambiance de "parc d"attraction" en 12 sections, dont certaines dédiées aux plus grands artistes du genre, au moment où l'impact du surréalisme est réévalué alors que les artistes contemporains s'en
Informations pratiques :
Exposition le Surréalisme et l'Objet au Centre Pompidou,
Du 30 Octobre 2013 au 3 Mars 2014,
Lieu : Centre Pompidou
Horaires : 11h-21h | fermé le mardi
Tarifs : 13€ | 11€ tarif réduit
Site de l'exposition le Surréalisme et l'Objet au Centre Pompidou 









Modernités plurielles, au Centre Pompidou. Paris









Le Centre Pompidou met à l'honneur les Modernités plurielles du 23 Octobre 2013 au 31 Décembre 2014 à travers un nouvel accrochage de ses collections : aussi, le Musée national d'Art Moderne nous propose une "nouvelle géographie de l'art moderne de 1905 à 1970" qui nous ouvre les portes des courants artistiques apparus au siècle derniers aux quatre coins du monde !
Le Musée national d'Art Moderne, situé dans le Centre Pompidou, fait peau neuve à partir du 23 Octobre 2013 : avec une nouvelle présentation, de nouveaux accrochages et des œuvres inédites, le Musée national d'Art Moderne nous invite à redécouvrir l'art du XXème siècle en mettant l'accent sur la diversité de la production artistique du siècle passé.
Mis en place par Catherine Grenier, la directrice adjointe de l'établissement, le nouvel accrochage, intitulé Modernités plurielles, nous renvoie à la multitude d'artistes et de courants qui se sont influencé ou bien contredit dans le siècle : cette exposition, forte de 1000 œuvres de plus de 400 artistes venus du monde entier tranche avec l'esprit lisse et Européenne de l'ancienne présentation. 
Pendant plus d'un an, les incontournables du musée - Man Ray, Matisse,Mondrian - côtoieront les œuvres de pionniers méconnus de la modernité américaine, asiatique ou africaine comme Patrick H. Bruce, Irma Stern ou San Yu : cette approche ambitieuse nous permet de revoir notre copie de l'histoire de l'art, en incluant des courants peu connus, voire marginaux de divers continents.
En partant des courants primitivistes, qui revendiquent un regard neuf avec un retour à l'art primitif, à l'art naïf qui conteste l'académisme, en passant par l'abstraction, l'exposition nous présente le spectre total de la création moderne, depuis 1905 jusqu'à nos jours !
On a pas encore tout vu, sachant que le Musée national d'Art Moderne possède l'une des plus grande collection d'art moderne avec 76 000 oeuvres qui sont présentées par roulement, en fonction de la thématique choisie pour les accrochages...
Informations pratiques :
Modernités plurielles, le nouvel accrochage du Musée national d'Art Moderne,
Du 23 Octobre 2013 au 31 Décembre 2014,
Lieu : Centre Pompidou - 3ème étage
Horaires : 11h-21h | fermé le mardi
Tarifs : 13€ | 10€ tarif réduit
Site internet du Musée national d'Art Moderne 
Crédit photo : Georgia O’KEEFFE, Red, Yellow and Black Streak, 1924
Don de la Georgia O’Keeffe Foundation en 1995
© Georgia O’Keeffe Museum / ADAGP, Paris, 2013






Fiac 2013 à Paris. Loin des yeux...

... loin du cut cœur
 Expression de un Parioca. 
Rio de Janeiro - Brasil



La Foire internationale d'art contemporain se tient jusqu'à dimanche au Grand Palais, à Paris. 
Défrichage.

La Fiac n’est pas une biennale ou une exposition, c’est un marché. 
La Fiac fait-elle sa crise de la quarantaine ?
Tableau immense = plein de pognon. 
Anniversaire oblige ( la première Fiac fut inagurée en 1973 ), c'est la question que tout  le monde se pose. Non seulement l’art à la Fiac, c’est pour les riches, mais en plus c’est pour les beaux. 
Questions que vous n'osiez pas poser sur la Fiac 2013. 
Faut-il être millionnaire pour aller à la Fiac ? 
Pourquoi les oeuvres sont-elles de plus en plus grandes ? 

Malgré tous les ronchons, la Fiac reste un moyen facile de se gaver d’art pendant quatre jours. Cette année, le rez-de-chaussée est carrément patrimonial (à l’exception, entre autres, de Marian Goodman ou de Chantal Crousel). Avalanche de modernes (1910-1960) au sein de laquelle on révise ses classiques, c’est aussi bien qu’un musée. Dans le domaine contemporain (1960 et après), les têtes d’affiche se bousculent: Robert Longo (dont se vend entre autres un tableau représentant une manif pour l’éducation et contre la finance), Bill Viola, Anish Kapoor, Jean-Michel Basquiat, Ugo Rondinone, Luc Tuymans, Lee Ufan, Jean-Marc Bustamante, Ryan Trecartin, Laurent Grasso, etc. 

La Fiac, c'est gros
Un gros prix d'entrée ( 35 euros )

























As virtudes da avaliação.




Dialogo...
Contrução...
Cotação...
Educação...
Cultura...
Desafios...
Perpectivas...
Olhar...
Travesias...
Exercio.














Francisco Rivero
2013
Rio de Janeiro - Brasil.








Exercio de olhar ao redor. Instalação - Installation


Deija a riqueza do conhcimento invadir  seu espiritu.







" Fio de Luz "
Francisco Rivero, 2013
Rio de Janeiro - Brasil






" DISQUIET " Kate Mccgwire















vendredi 25 octobre 2013

FIAC. Rassurante avec son retour à la peinture et à la sculpture












Un océan sépare la France de l'Amérique. À la 40e Fiac, deux belles défendent leur culture à leur manière antinomique. Jeans noirs, écharpe en laine, lunettes mouche, Sophie Marceau, belle et nature en cheveux, ne la jouait même pas casual chic, mercredi matin dès 10 heures pour le vernissage VIP. Son compagnon Christophe Lambert, look bohème et œil de Tarzan, se passionnait pour les accrochages de Kamel Mennour et d'Emmanuel Perrotin, deux ténors français du marché fort inspirés pour cette édition de belle qualité mais sans chocs.

Toute de Dior vêtue, la tanagra de Hollywood, Natalie Portman, a quitté sa première de Thor 2, le monde des ténèbres pour pointer sa jolie frimousse vers 21 h 30. Elle s'est noyée comme une star dans la foule pour foncer chez le plus charmant des galeristes bruxellois, mondain avec pedigree, Xavier Hufkens. Dans son sillage, un certain Benjamin Millepied fasciné par le Tiger de Roni Horn et le flot de peinture de l'Américain Sterling Ruby, chouchou des golden boys de la City comme Fred Jousset (un spray painting aussitôt vendu à une institution). Le mari de ce Black Swan et futur directeur de la danse à l'Opéra de Paris s'intéresse de près aux arts plastiques dans la danse.

Les étrangers, cette cible qui obsède les quelque 180 galeries de la Fiac 2013, étaient bien du rendez-vous. Premier indice, la veille au soir, au dîner des amis du Musée d'art moderne de la Ville de Paris, cru dynamique, cosmopolite et enjoué au sein des collections permanentes. Parmi les 700 invités de Fabrice Hergott, 100 de plus que l'an dernier et au moins dix artistes détendus et volubiles: du Pékinois Zeng Fanzhi et du Cherokee Jimmie Durham, héros du lieu, à Keith Sonnier de Louisiane (chez JGM à la Fiac) ; du Français Kader Attia venu de Berlin pour installer son cabinet dogon cubiste chez Christian Nagel, à Claude Lévêque le Nivernois, poète fidèle à son look de videur (son jouet détourné vendu chez Mennour). Une absence très remarquée, celle du Français Philippe Parreno, épuisé par les quatre semaines de montage intense et le triomphe de son ballet éblouissant au Palais de Tokyo.









Frida et Diego à Paris




Deux écueils menaçaient l'exposition Frida Kahlo/Diego Rivera. Ils ont été élégamment contournés par les commissaires franco-mexicains et une scénographie de Hubert Le Gall qui a bien sûr repris les couleurs de la Casa Azul, célèbre demeure du couple à Coyoacan. Le premier risque était de se laisser envahir par leur biographie. On connaît la passion et les drames qui animèrent la vie du géant muraliste, héraut communiste, et celle de la petite poupée cassée, belle et rebelle, consacrée égérie du surréalisme par Breton. L'histoire, aussi romantique que photogénique, est devenue un mythe, notamment grâce au biopic hollywoodien Frida.
Tant pis pour les amateurs de contes people: ici le récit de ce duo marié, divorcé et remarié est cantonné à un ­espace intermédiaire, agrémenté de cactus en clin d'œil ironique et, surtout, de photos très composées. Elles sont signées Nickolas Muray, Gisèle Freund ou Lola Alvares Bravo. On les admire plus pour leur beauté plastique que pour leur valeur documentaire. D'autres, de Leo Matiz, seront exposées du 16 octobre au 20 décembre à l'Institut culturel de Mexico, à Paris.

Gloire nationale

Avant et après ce sas se trouvent les huiles. D'abord celles exécutées par Rivera lors de son séjour en Europe entre 1907 et 1921. C'est la partie la moins connue. Voilà un cubiste qui devient cézannien puis fait remonter ses maîtres jusqu'à Uccello et Giotto à l'heure où on suivait plutôt le chemin inverse. Mais comment donner ensuite une idée du grand fresquiste? Par quel biais ses travaux titanesques - qui valent à l'artiste, encore aujourd'hui, d'être considéré comme «la» gloire nationale au Mexique - pouvaient-ils être évoqués?
Il était bien sûr impossible de déménager sur les berges de la Seine les chefs-d'œuvre de «réalisme magique révolutionnaire» que sont par exemple les peintures du Palais national de Mexico ou celles du Detroit Institute of Arts. Même celles, pourtant amovibles, exposées l'an dernier au Musée d'art moderne de New York, n'auraient pu entrer à l'Orangerie. Réponse dans la dernière et la plus spacieuse partie du parcours. Des détails sont reproduits grandeur nature entre les travaux préparatoires, les dessins et la peinture de chevalet. De son côté, Frida Kahlo rayonne dans une alcôve centrale réservée aux compositions moins politiques, plus intimes. C'est là que sont accrochées des icônes douloureuses comme la Colonne brisée ou d'autres autoportraits aussi sincères, ceux au cadre de coquillages par exemple.
On appréciera que les deux artistes soient présentés avec un soin et une importance égale. Diego domine à la périphérie, alors que Frida émeut au cœur. Enfin, dernière preuve d'intelligence: une troisième personne s'invite. «Lola» Dolores Olmedo. Elle fut l'une des maîtresses de Rivera, et donc une rivale de Kahlo. Elle collectionna les deux. Toutes les œuvres viennent de son musée, le plus riche au monde en la matière.
«Frida Kahlo/Diego Rivera. L'art en fusion», au Musée de l'Orangerie, Paris Ier, jusqu'au 13 janvier. Catalogue Orsay/Hazan, 224 p., 35 €.













dimanche 20 octobre 2013

Vinícius de Moraes, l'âme du poète








Avant de composer de la musique et de devenir le parolier mythique de la bossa nova, Vinícius de Moraes fut avant tout un poète. À l'occasion de son centenaire, Didier Lamaison, écrivain, mais aussi traducteur de poésie brésilienne, amoureux du "poetinha" ("petit poète"), nous livre un éclairage aussi franc qu'instructif sur son oeuvre et la façon dont il est perçu au Brésil.

Publié le 18/10/2013 à 20H38, mis à jour le 19/10/2013 à 19H37

Par Annie Yanbékian
Journaliste, responsable de la rubrique Jazz-Classique-Musiques du Monde de Culturebox

Didier Lamaison, écrivain et traducteur, rêve depuis des années de faire publier en France une anthologie des oeuvres de Vinícius de Moraes. Il a traduit sa poésie avec passion. Jusque-là, il n'est pas parvenu à convaincre son éditeur (Gallimard) du bien-fondé de son entreprise. Or, dans un pays comme la France qui entretient un lien affectif si étroit avec le Brésil, l'absence d'une version traduite des poésies de l'illustre Brésilien demeure incompréhensible. Dans l'espoir que cette aberration soit réparée, donnons la parole à l'un des plus ardents défenseurs de "Vinícius".

Quelle place Vinícius de Moraes occupe-t-il, selon vous, dans la poésie brésilienne ?
- Je suis assez spécialisé dans la traduction de la poésie brésilienne, et en particulier de celui qui est réputé être le plus grand poète, Carlos Drummond de Andrade. Mais après ce dernier, je considère sans aucune hésitation possible que Vinícius est le plus grand poète brésilien de la seconde partie du XXe siècle, ce qui choque pas mal de gens.

Pourquoi est-ce que cela choque ?
- Parce que Vinícius continue à être victime, au Brésil même, du fait que son nom a été associé à l’immense popularité de la bossa nova, au point qu’on l’assimile même à cette musique. Et être un poète, parolier, musicien, chanteur comme il l’a été, avec le plus grand succès, ça passe mal auprès des intellectuels brésiliens. Ce qu’on ne sait pas, c’est que la littérature brésilienne, que par ailleurs j’aime beaucoup, est une littérature très intello, très recherchée, très sophistiquée, et pas du tout populaire. En France, on a un point de vue totalement faux là-dessus. La grande entrée de la littérature brésilienne sur le marché français fut Jorge Amado, qui est en effet le grand écrivain populaire, magnifique, somptueux, extraordinaire, de Bahia.

Jorge Amado constitue donc une exception dans les lettres brésiliennes... au même titre que Vinícius.
- Nous croyons en effet que derrière Jorge Amado, il doit y avoir bien d’autres choses de la même veine. Ce n’est pas vrai. C’est une littérature de haut niveau, mais intégralement sophistiquée, intellectuelle, spéculative. Vinícius, ce n’est pas ça du tout. Vinícius, c’est l’inspiration à l’état pur, la poésie faite sang coulant dans les veines. Mais il n’est toujours pas admis comme grand poète par les Brésiliens eux-mêmes ! C’est un état de fait contre lequel je lutte, qui m’insupporte ! Le snobisme généralisé de l’élite intellectuelle brésilienne - s’ils m’entendent dire ça, ils ne seront pas contents, mais c’est pourtant bien ce que je pense - fait qu’on ne veut pas donner droit de cité à Vinícius comme grand poète.

On retrouve au Brésil le fameux antagonisme entre extrême popularité et crédit auprès des élites...
- Tout le monde adore Vinícius, rares sont ceux qui osent en dire du mal. Mais personne n’osera vous dire à quel point le contexte intellectuel demeure extrêmement réfractaire à la réception de Vinícius dans le Panthéon des grands écrivains brésiliens, ça c’est évident. Comme s’ils voulaient prendre une espèce de revanche : il a tout connu, tout gagné, tout remporté, il a eu tous les triomphes de son vivant, et maintenant, il le paye ! On va le mettre un peu au placard, il y a un peu de ça... Il y a très peu de thèses faites sur Vinícius. De tous les grands auteurs à succès du Brésil de la seconde moitié du XX siècle, il est sans doute le moins étudié dans le cadre de l’université. C’est assez significatif.

La femme, l'amour, la mort, thèmes de prédilection de Vinícius

Quelques mots pour qualifier la poésie de Vinícius ?
- Lyrisme, musicalité -mais c’est la même chose-, femme ! Tout au long de sa vie, il a parsemé cette veine purement lyrique dont il a fait essentiellement des chansons. J’ai lu toute sa poésie.Celle qui m’intéresse le plus, c’est celle qui a été mise en musique. Je reviens essentiellement sur le Cancioneiro, le corpus de toutes ses paroles de chansons qui est vraiment absolument sublime.Mais il y a d'autres poèmes magnifiques, même s'ils sont très courts pour certains, qui n'ont pas forcément fait l'objet de chansons :
« Le matin m’obscurcit, la journée me tarde
Au soir je fais nuit, avec la nuit, j’arde
À l’ouest la mort, contre qui je vis
Au sud asservi, l’est est mon or
Que d’autres mesurent pas à pas ce qu’endure
Je meurs hier, je nais demain
L’espace fait mon chemin
Mon temps est quand »

Comment la poésie de Vinícius a-t-elle évolué au cours de sa vie ?
- Il y a plusieurs Vinícius selon les époques : il y a un Vinícius métaphysique, un Vinícius plus social, mais celui qui ne cesse de m’enchanter, c’est le Vinícius lyrique. Le lyrisme incarné, jusqu’au bout des ongles. Tout ce qu’il fait, c’est chantant ! C’est le chanteur de l’amour… et de la mort. C’est toujours associé. Avec une espèce de géographie métaphysique, même cosmique, du corps de la femme, en permanence, qui est absolument inouïe, associée à des images, mais pas des images pompeuses ou prétentieuses. Le corps de la femme associé au cosmos, à la lune, avec un naturel… Chez tout autre poète, ça prendrait tout de suite des dimensions hugoliennes, de pose, mais là, pas du tout ! Je vous donne un petit exemple de ce lyrisme :
« Sonnet de la séparation (à ne pas confondre avec la chanson du même titre "Soneto da separação" co-signée par Jobim et Moraes, ndlr)
Là-haut, dans le ciel, une lune a lui, pleine et blanche
Ce spectacle saisi, la femme à mes côtés a tressailli
Et sans mot dire, s’est consentie
Je les ai laissées, à l’aube née
Chacune pleine et blanche, à découvert
L’une perdue et l’autre abandonnée
Lune au ciel et l’autre nue sur la terre
Je n’en étais pas quitte
La plus friande m’emplit l’esprit dont j’aimais lui faire offrande
Tant d’amour et de vie suis en besoin
Moi qui avais laissé dans ma fièvre
Un sourire de chair sur ses lèvres
Une goutte de lait sur son sein »
Chez Vinícius, il y a la présence de la mort, toujours liée à l’amour, que ce soit la mort de l’amour ou tout simplement la mort au sommet de l’amour, la mort comme fin de la passion fusionnelle.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ces périodes métaphysiques, sociales, de Vinícius ?
- Le Vinícius métaphysique, c’est surtout celui de la première période, des premières publications, du début des années 30 aux années 40. Ensuite, quand je parle d’une poésie sociale, ce n’est pas du tout une poésie engagée comme chez Pablo Neruda. Mais c’est une poésie populaire qui prend en compte le quotidien du peuple sans grand thème explicitement politique. À l'exception de quelques poèmes sur la question des Noirs dont il fut tout de suite un grand défenseur. Au départ, il était religieux. Longtemps, il a été très chrétien, puis, à la maturité, il est devenu, disait-il lui-même, trop matérialiste pour continuer à entretenir la flamme chrétienne en lui ! Mais peu à peu, en vieillissant, parce qu’il était très sensible à la magie des choses, indépendamment de la religion, il est devenu de plus en plus sensible au candomblé. À la fin de sa vie, il disait qu’il espérait qu’un jour, le candomblé deviendrait la religion officielle du Brésil !

Vinícius de Moraes écrivait-il plus volontiers de la poésie en rime ou en prose ?
- Question importante. Il a commencé à faire de la poésie dix ans après la grande explosion du modernisme brésilien, qui, comme en France et en Europe, avec le surréalisme, etc., a eu d'abord une fonction de démolition de toutes les formes classiques. Sans doute pour cette raison, il a commencé à écrire des vers en forme libre pour la plupart, avec un ton très parlé. C’était la mode. Mais très rapidement, il a commencé à réagir lui-même contre ça en adoptant un verset de type claudélien - Claudel ayant eu beaucoup d’influence sur lui à cette époque -, c’est-à-dire comme un verset biblique. Puis, assez rapidement, sans doute forcé par le cadre contraignant de la chanson, il s’est mis à écrire de la poésie à forme fixe. Et il a notamment réhabilité le sonnet, dont il s’est même fait le champion au Brésil. Voilà encore une des raisons pour lesquelles les intellectuels disent que Vinícius est un attardé ! Il est devenu, dans ce qui est pour moi la période la plus belle, la plus créative de son œuvre, un champion du poème à forme fixe. Comprenne qui pourra, juge qui voudra, mais moi, je trouve ça magnifique ! Je n’ai rien contre le vers libre ! Vinícius trouve une liberté tout à fait incroyable dans le cadre contraignant du sonnet. On ne le sent pas contraint à nous balancer une rime qui n’a pas grand sens parce qu’il manque quelques pieds pour faire l’alexandrin, le décasyllabe ou l’heptasyllabe, ses trois rythmes favoris, l’heptasyllabe (sept pieds) étant le vers fondamental de la poésie populaire brésilienne.

Existe-t-il des oeuvres de Vinícius encore inédites au Brésil ?
- Des amis -chercheurs, universitaires brésiliens- viennent de retrouver un recueil de poèmes posthumes, et il y en aura probablement d’autres. Un livre renfermant des poèmes écrits tout au long de sa vie, depuis son adolescence jusqu’à sa mort, jamais remis à un éditeur pour publication. Il existe plusieurs dossiers qui contiennent des manuscrits de Vinícius cédés par sa famille. Un total d’environ 500 poèmes inédits, des choses inachevées, des ébauches… Le dépouillement n’est probablement pas terminé.

Quelles sont les principales difficultés lorsque l'on traduit de la poésie du portugais au français ?
- Ce qui est le plus facile à traduire, c’est la poésie la plus intello. Et le plus difficile à traduire, c’est la poésie la plus populaire. Ça ne fait pas de doute. Par exemple, Chico Buarque écrit des textes d’une grande simplicité, tout comme Vinícius, sauf que pour lui les thèmes sont beaucoup plus variés, alors que pour Vinícius, c’est la femme, la femme, la femme ! Chico Buarque écrit d’une façon extrêmement dépouillée, populaire et très difficile à traduire, je vous assure ! En revanche, la poésie intellectuelle, réputée difficile à lire, prise de tête, c’est très facile ! Il suffit de traduire mot à mot ! À ce titre, Vinícius est donc assez difficile à traduire. Mais ce sont des difficultés stimulantes et heureuses.

(Propos recueillis par A.Y à Paris le 3 septembre 2013)