samedi 2 novembre 2013

Eusebio Leal : Jamais une île dans la pensée






Fhoto, Francisco Rivero

 Par Leandro Estupiñán Zaldívar. 


Le Congrès Ibéro-américain de la Pensée a été inauguré avec une conférence du Dr Eusebio Leal Spengler sur des sujets essentiels pour notre histoire et notre culture, devant une salle remplie par les délégués à l´événement et les plus hautes autorités du Gouvernement et du Parti Communiste de Cuba de la province d’Holguín.

Eusebio Leal s’est référé « au monde des analogies et des significations » ouvert avec l´arrivée sur ces terres de Colomb et ses marins, ainsi à ce que cela signifiait pour les habitants originaux. Il a examiné diverses notions : « la culture comme un élément déterminant d´une nation », « Cuba comme point de départ », « l’invention américaine » et « la réalité d’être une île dans la géographie, mais jamais dans la pensée ou dans le sentiment ». Il a parlé de la composition ethnique et de sa valeur, de la variété des dialectes et des formes d’une même langue en Amérique, un élément qu´il a appelé « une admirable pièce musicale ».

À la fin, il a accepté de répondre à mes brèves questions qui dépassent le thème ibéro-américain.

Quelle importance accordez-vous à la défense de la culture latino-américaine en ces temps ?

Dans notre cas, en particulier avec la singularité qu’a eu ce projet culturel pour Holguín, il est très important, car il a montré comment on peut, sous un angle d´un pays dans le cas présent celui de Cuba, d’attirer l´attention sur un sujet qui explore l´unité continentale, qui explore les racines culturelles, qui sont également indéniables. Essayer de nous détacher librement et volontairement de ce que Martí considérait comme un élément essentiel, et comme le considéraient Heredia, Saco et tous les grands fondateurs de la nation cubaine serait comme regimber contre l’aiguillon.

Lorsque nous parlons de Notre Amérique comme une notion supérieure, que Martí l’a élaborée, nous contribuons à que nous sommes comme nation humaine et intellectuelle. Convoquer les gens à un événement qui sert à réfléchir sur ces idées, à approfondir tous les aspects, ethnologiques, ethnographiques, comme nous l´avons vu, avec des thèmes jamais ou peu abordés par les chercheurs, est vraiment une excellente motivation. Le fait que des personnalités aussi lucides de l’intellectualité cubaine, comme le docteur Segreo, comme Guarch, ont choisi cet espace pour un tel dialogue, offrant en plus comme preuve leurs propres œuvres, me semble formidable

Vous venez de revenir des États-Unis, comment parle-t-on de la Cuba actuelle ?

En réalité, le discours d´hostilité est un discours des politiciens. Dans le monde intellectuel, dans le monde de la culture, il y a plutôt une sorte d´éblouissement et de découverte de quelque chose qui a été voilée depuis longtemps. Quand une Cubaine ou un Cubain arrive, ils se confondent dans une forme d´hospitalité, essayant, s´en rendre compte ou s´en rendant compte, de mettre fin à cette situation étrange.

Vous avez récemment abordé la restauration du Capitole et le retour de l´Assemblée Nationale. Certains l’ont interprété comme la clôture d´un cycle, comment le voyez-vous ?

Je pense que non. Ce qui se passe les valeurs arrivent à un moment où, surtout après ce qui arrivent aux grandes révolutions… la révolution cubaine n´a pas terminé, ne s´arrêtera pas jusqu’à la fin du blocus, jusqu´au moment où la base navale de Guantánamo soit un territoire cubain, jusqu´à l’effondrement des lois contre Cuba, c´est-à-dire, lorsque le sacrifice de plusieurs générations et fondamentalement la génération de l’avant-garde du Moncada ait atteint ses objectifs majeurs. Alors le pays pourra dire que ce cycle sera achevé, car il ferme une période triste de l´histoire de Cuba. Nous avons lutté durant de nombreuses années pour consolider et fonder ce qui va épanouir à un moment donné, quand les conditions objectives le permettront.

La restauration du Capitole est effectivement un symbole, mais les édifices ne sont pas coupables de ce qui se passe en eux, comme je l´ai dit une fois. Les édifices sont les valeurs des pays, les symboles d´un pays. Quand vous entrez dans le Capitole et que vous voyez la tombe du mambí inconnu ou l´image glorieuse de Cuba ou que vous voyez que les salles s’appellent Guaimaro, Jimaguayu, Baragua, vous vous rendez compte qu´il n´y a rien d´incompatible avec cette réalité. Tout cela a lieu, et même plus, lors des grandes révolutions. Il ne faut pas oublier que parmi les quelques grandes révolutions qui ont existé dans le monde, les véritables révolutions, la cubaine en fait partie.

Vous avez évoqué l´importance de la langue, vous occupez la lettre « F » dans l´Académie Cubaine de la Lange. Quels sont les mots qui vous viennent à l´esprit ?

La foi, la fidélité...










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